Le témoignage d’Amine sur l’esclavage en Libye souligne encore plus la nécessité de mettre rapidement un terme au commerce des migrants sur le sol libyen comme esclaves : « j’ai traversé la Libye, on m’a pris en otage, on m’a gardé dans une prison. Ensuite on m’a demandé la somme de 1 million de francs Cfa (1500 euros) en échange de ma liberté. Je n’avais pas cet argent, on m’a gardé 15 jours en prison, après ils m’ont transféré, ils m’ont vendu à d’autres personnes dans une ville dénommée ‘‘Belouali’’. Ensuite, on m’a gardé là-bas pendant 7 mois et je suis tombé malade », a confié le migrant africain à la chaine Alohanews devant l’ambassade libyenne à Paris. Le migrant qui a eu la chance de regagner la France ne devra son salut qu’à un malheur, sa maladie : « je suis tombé malade, je suis mineur et j’ai 16 ans. Ils ont dit que j’allais mourir ici donc ils m’ont transporté à l’hôpital. Ils m’ont donc conduit à l’hôpital et ils m’ont laissé. J’ai trouvé des gens bien et on a pris soin de moi et aujourd’hui je suis ici (France, ndlr), a souligné Amine. Dans son témoignage, le migrant africain a appelé à une mobilisation internationale pour sauver les africains bloqués en Libye, car soutient-il, les candidats à l’Europe sont victimes de nombreuses tortures lorsqu’ils sont en état de captivité.
Le calvaire des migrants en Libye
« Ils mettent de l’essence sur le sexe des hommes et ils brûlent. Ils mettent de l’essence sur le sein des femmes et ils brûlent. Ils tuent les gens. Les enfants de 2 à 3 ans ils les éliminent sur le champ. J’ai moi-même vécu cette scène. Notre ère n’est pas une ère d’esclavage, ça c’est du passé, ce n’est pas normal », a poursuivi Amine dans son témoignage, lui qui a passé 7 mois en captivité en Libye avant que le vent ne tourne en sa faveur. Le migrant a également dénoncé le double jeu et le manque de sincérité des libyens qui les prennent en captivité lorsqu’ils tentent de rejoindre l’Europe en passant par la Libye : « j’ai trouvé un camerounais il a payé les 1 million demandés par les libyens mais ils l’ont transféré dans une autre prison. S’il paye encore on va les transférer dans une autre prison et après ils vont les éliminer. » a-t-il déclaré avant de poursuivre : « lorsqu’on m’a arrêté ils ont mis une arme sur ma tête, ils ont dit ‘‘avant que tu meures tu vas payer 1 million de francs Cfa’’. On m’a fouillé, on m’a frappé, ils m’ont tout fait. Les femmes enceintes, les petits enfants, ils les tuent sur le champ, ils ne prennent de temps avec les petits enfants. On nous dit à nous les noirs que nous sommes des dollars, quand ils appellent ils disent il y’a des dollars (migrants africains, ndlr). ». C’est un peu le vécu de plusieurs migrants qui tentent de regagner l’Europe par la traversée en passant par la Libye. Dans son témoignage, Amine a aussi appelé les grandes puissances, notamment la France à une ‘‘intervention rapide. Ils ont gardé des millions et des millions [d’africains en prison]’’.