Robert Mugabé ne veut pas démissionner et défie l’ultimatum lancé par le Zanu-PF

by Tatiana Agostino

Après l’arrestation Robert Mugabé dans la nuit du 14, Mugabé tente de faire face aux militants de son parti qui demande sa démission, tandis que de nombreux ministres sont arrêtés et que la première Dame est en fuite.
Robert Mugabé semble pourtant ne pas vouloir démissionner et aller jusqu’au bout. Alors que les membres de son parti et la toute puissante association des anciens combattants ont officiellement proclamé son limogeage, le vieux chef d’Etat affirme qu’il est toujours à la barre. Sa sortie hier dimanche, la première depuis son arrestation, a surpris tout le monde et écœuré certains. Face à l’attitude de Robert Mugabé, le ton st monté au sein de son parti politique la Zanu-PF avec l’ultimatum lancé dans la soirée.

Le vieux baobab secoué par l’armée

Depuis quelques semaines, le malaise était palpable au sein du parti au pouvoir le Zanu-PF. Le Zanu-PF a été à l’origine de l’indépendance du Zimbabwe dans les années 1980 après une guérilla contre les colons britanniques. Depuis, son chef Robert Mugabé règne sans partage sur le pays. Les dérives autoritaires, la longévité au pouvoir et la purge au sein du parti ont quelque peu pourri la cohésion nationale. Intervenant dans la nuit du mardi au mercredi dernier, l’armée a dit vouloir faire cesser la chasse au sorcier orchestré par la première dame. Elle l’accuse de vouloir se maintenir au pouvoir en écartant notamment le vice-président Nnangagwa qui est d’ailleurs rentré d’exil. Au fil des jours, ce qui a paru être un d’Etat s’est enlisé et était devenu une sorte de nettoyage au sein du parti.

Le commander in Chief jusqu’au bout

Alors que la communauté internationale et surtout le peuple burkinabé appellent à sa démission, Robert Mugabé se maintient à la barre. Dans son discours rendu hier dimanche, le vieux « crocodile » a tout dit, sauf ce que ses détracteurs espéraient. Mieux, il se projette dans l’avenir à la tête du pays. « Le congrès doit se tenir dans les prochaines semaines. J’en présiderai les débats » a-t-il lancé à la face de ceux qui demandent sa démission. Cette déclaration de l’homme de 93 ans a surpris plus d’un et écœuré certains. Un peu plus tôt dans la journée le Zanu-PF l’avait destitué de sa présidence. Le vieux chef d’Etat a visiblement driblé tout le monde et semble adopter la casquette du combattant jusqu’au bout.
Des heures chaudes en perspective
Face à cette bravade, les dirigeants de la Zanu-PF ont lancé un ultimatum au président Mugabé, lui demandant de quitter le pouvoir ce lundi avant midi. Malheureusement jusqu’à cette heure rien de tel n’a été observé. L’opinion public et les médias scrutent en vain les radars côté zimbabwéen. L’ultimatum a presque déjà expiré, dans qu’un frémissement n’ait été entendu. Sans nul doute que les prochaines heures seront très tumultueuses. Le silence de l’armée jouera également un très grand rôle dans le cours des événements.
L’ultimatum donné par le Zanu-PF vient d’expirer. Robert Mugabé aura bravé ses militants et le peuple zimbabwéen jusqu’au bout. Le suspens se prolonge avec crispation puisque la grande muette, n’a pas encore pris une position tranchée. Elle pourrait jouer un grand rôle dans la suite des événements. Même si elle se range finalement du côté de son « commander in chief il est fort improbable que la situation retourne à l’avant coup d’Etat. Le vin est tiré et il sera forcément bu. La question est maintenant de savoir qui aura raison l’un de l’autre : le président Mugabé ou les militants de la Zanu-PF ?

Tu pourrais aussi aimer

Leave a Comment

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.