En fin de semaine dernière, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a choqué la communauté internationale. Plus encore, elle a révolté tout le peuple noir qui se voyait revivre un pan entier de son histoire, en plein 21e siècle. L’esclavage refaisait surface, sur le continent africain même. Les migrants noirs vendus aux enchères par d’autres africains. Cette découverte horrifiante a suscité plusieurs réactions dont celles des leaders d’opinion et des célébrités.
Ce lundi, les Africains ont assiégé les ambassades libyennes à l’appel des personnalités publiques. Des manifestations sont organisées devant les ambassades libyennes en Afrique et partout ailleurs dans le monde. Unis dans le malheur les Africains noirs entendent crier leur indignation toute la journée pour réveiller la communauté internationale sur ce qui se passe en Libye.
Une honte et une régression pour l’Humanité
En fin de semaine passée, une vidéo a fait le tour de la toile. Elle présentait des migrants noirs vendus aux enchères en Libye. On y voit des hommes noirs enchainés sur la place publique et parfois battus. Des sortes de commissaires-priseurs font des criées : « Des garçons grands et forts pour le travail de ferme…400…700 ». Le journaliste expliquera la scène en ces termes :
« Ces hommes sont vendus pour 1200 dinars libyens soit 400 dollars chacun ».
Peu après l’on apprendra que le reportage est signé de la chaîne américaine CNN et qu’elle daterait même de quelques mois. Aussitôt après sa publication des voix se sont levées pour dénoncer cette sorte de nouvel esclavage en huit-clos. Parmi ces personnalités publiques nous avons l’animateur Claudy Siar, le monstre du reggae mondial Alpha Blondy et surtout le fameux Kemi Seba. Hormis ces derniers, d’autres voix, peut-être moins tranchantes, ont déploré ce trafic d’être humain.
Des manifestations éclatées dans le monde entier
Face à un mutisme coupable de la communauté internationale et d’une indolence outrageuse de l’Union africaine, les Africains de tous pays ont décidé de prendre leur destin en main. C’est ainsi que de grandes mobilisations sont organisées en ce jour pour dire non à la nouvelle traite négrière. Ces manifestations se tiennent devant les ambassades libyennes partout dans le monde. De la France au Sénégal en passant par le Soudan, le Niger et le Mozambique, les représentations libyennes sont assiégées. Les protestations ont commencé depuis ce matin à 10 heures, heure universelle. A Paris, l’une des places les plus importantes, la manifestation est encore plus grande.
Il faut que les lignes bougent
Il y a quelques heures l’on a appris, par la voix du journal Le Monde, que la France s’engageait finalement à accueillir les migrants exfiltrés de l’enfer libyen. Il était temps pourrait-on dire. Cette mesure est rendue possible grâce à l’action des organisations de protection des réfugiés et apatrides. C’est justement ce genre d’initiatives qu’attend la communauté noire. Celle-ci a l’impression que ses migrants sont des personnalités non grata en Europe alors que des nationalités comme les Syriens y sont accueillies en rois. Les manifestations se poursuivront pendant toute la journée. L’on apprend que les autorités libyennes, de leur côté, ont décidé de mener des enquêtes pour situer les responsabilités. Il faut dire que ce dimanche, de nombreux libyens sont descendus dans la rue pour dénoncer ce qui se passe dans leur pays.
La crise migratoire en Afrique est à une phase critique. Après des années de silence radio et d’inaction sur les drames dans la méditerranée, les lignes bougent enfin. Il aura fallu que la bêtise humaine touche le fonds de l’abîme pour émouvoir la communauté internationale. A présent l’on ne peut qu’espérer que la réaction de cette communauté internationale ne soit pas qu’un éternuement. Le carton rouge doit être assurément adressé à l’Union Africaine. Jusqu’ici elle n’a fait que pondre une déclaration presque désinvolte de la part de son président en exercice, Alpha Condé. Le panafricanisme tant chanté devrait maintenant se prouver sur le terrain.