Démission de Robert Mugabe au Zimbabwe (Assemblée nationale)

Amani Georges

La démission de Robert Mugabe a été annoncée ce mardi 21 novembre par Jacob Mudenda, le président de l’Assemblée Nationale sous le coup de 16h : « Moi Robert Gabriel Mugabe (…) remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat », lisons-nous dans les colonnes de Jeune Afrique. Le président de l’hémicycle zimbabwéen a lu ce mardi dans l’après-midi la lettre de démission qu’aurait rédigée le président zimbabwéen, lui qui refusait de démissionner malgré les pressions de la rue. D’après la lettre lue par Jacob Mudenda, ce départ volontaire du dirigeant zimbabwéen s’expliquerait par son ‘‘ désir d’assurer un transfert de pouvoir sans problème, pacifique et sans violences’’. Après une semaine de bras de fer avec les militaires et la population, le président zimbabwéen aujourd’hui âgé de 93 ans aurait donc fini par démissionner suite aux récentes pressions subies même au sein de son propre camp. Lâché par son parti politique, Robert Mugabe était retenu par l’armée zimbabwéenne qui avait démenti toute tentative de coup d’Etat en cours. Quelques jours après le communiqué de l’armée annonçant la mise sous résidence surveillée du dirigeant zimbabwéen, des manifestations ont eu lieu dans la rue pour exiger le départ de Robert Mugabe. Mais le panafricaniste de 93 ans était resté sourd à cet appel, jusqu’à ce que ce communiqué de l’Assemblée Nationale ne vienne donner confirmation de sa démission ce 21 novembre. Rappelons toutefois que cette lettre annonçant le départ de Robert Mugabe n’a pas été lue en sa présence à l’Assemblée Nationale.

Une nouvelle ère pour le Zimbabwe

Le 31 décembre 2017 aurait officiellement marqué la trente septième année de règne de Robert Mugabe au Zimbabwe. Mais à en juger par la lettre de démission lue par le président de l’Assemblée Nationale, le panafricaniste de 93 ans n’achèvera pas pleinement ses 37 ans au pouvoir. Sous l’ère Mugabe, le Zimbabwe avait fait l’objet de plusieurs sanctions diplomatiques et économiques appliquées par l’Union Européenne 2002. Ce n’est qu’en 2014 que l’UE a décidé de lever les sanctions imposées au Zimbabwe, signe de la normalisation des relations avec Robert Mugabe. Mais la levée effective des sanctions était conditionnée par le retour à un processus électoral démocratique, ce qui n’est pas encore une réalité au Zimbabwe. Avec la démission de Robert Mugabe annoncée par le président de l’Assemblée Nationale, l’on devrait probablement assister à une amélioration des relations diplomatiques entre le Zimbabwe et la communauté internationale, en particulier l’Union Européenne qui avait imposé 12 ans de sanction au pays.

Mugabe coulé par une guerre de succession

Pour Mugabe, la destitution de son Vice-Président accusé de ‘‘déloyauté’’ a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Alors qu’il était pressenti comme le successeur du dirigeant de 93 ans, Emmerson Mnangagwa a été contre toute attente écarté par Mugabe que certains cadres de son parti soupçonnaient de vouloir confier les rênes du parti et du pays à son épouse. Mais la destitution d’Emmerson Mnangagwa sera le début de la cette révolution inattendue qui a conduit ce mardi 21 novembre à la démission de Robert Mugabe élu démocratiquement pour la première fois président depuis le 31 décembre 1987.

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