C’est ce mercredi que s’ouvre à Abidjan le cinquième sommet ua ue réunissant à la même table les dirigeants africains et européens. Officiellement, ce sont 83 chefs d’Etat et quelques participants qui sont attendus à ce rendez-vous historique qui se tient dans la capitale ivoirienne. Mais contre toute attente, le sommet devrait accueillir un participant qui ne figure guère sur la liste des invités ou des délégations attendues à Abidjan, la Fesci. La fédération scolaire et estudiantine de Côte d’Ivoire a annoncé son intention de prendre part aux discussions entre les dirigeants africains et européens, d’autant plus que le thème retenu pour ce cinquième rendez-vous des dirigeants de l’ua et de l’ue s’articule autour du thème ‘‘ Investir dans la jeunesse pour un avenir durable’’. Selon le secrétaire général de la structure estudiantine ivoirienne, ‘‘ Le sommet des dirigeants africains et européens ne peut pas se tenir à Abidjan sans qu’il ne prenne en compte les revendications des élèves et étudiants d’Afrique et particulièrement de la Côte d’Ivoire’’, a expliqué Assi Fulgence mardi à la veille de l’ouverture du sommet. Pour cette raison, la Fesci a donc décidé de se rendre à cette grande messe des dirigeants de l’ua et de l’ue qui se déroulera les 29 et 30 novembre à Abidjan. Pour le secrétaire général de la structure syndicale ivoirienne, ‘‘ce qui est fait pour les jeunes, sans les jeunes, est contre les jeunes’’. Rappelons qu’avant l’ouverture du sommet, quelques étudiants burkinabè avaient réservé un accueil pour le moins chaleureux au président français Emmanuel Macron qui effectuait une visite d’Etat à Ouagadougou. Les étudiants qui avaient de manifester devant l’université de Ouagadougou ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. Fort de ce constat, il paraît évident qu’une sortie de la Fesci pour se rendre au sommet des dirigeants africains et européens jettera encore de l’huile sur le feu, vu que l’organisation syndicale des élèves et étudiants ivoiriens a déjà un passif lourd en violences sur les campus universitaires.
L’esclavage en Libye au cœur du sommet
Au-delà du volet économique que revêt ce cinquième sommet des dirigeants de l’UE et de l’UA, les chefs d’Etats et de gouvernement présents à Abidjan se pencheront aussi sur la question des migrants vendus en Libye comme esclaves. Le chef de gouvernement libyen fait partie des chefs d’Etats africains qui ont déjà franchi le sol ivoirien pour participer au sommet. Suites aux révélations de CNN sur l’existence d’un réseau de vente aux enchères des migrants africains, les autorités libyennes avaient annoncé l’ouverture d’une enquête afin de mettre la main sur les coupables. A l’occasion de ce cinquième rendez-vous des dirigeants africains et européens, d’importantes décisions sont donc attendues pour mettre un terme non seulement à l’immigration clandestine mais aussi pour libérer les migrants détenus et encore vendus comme esclaves aux plus offrants en Libye.