Le spectre d’une intervention militaire plane à nouveau sur la Libye après celle ayant entraîné la mort de Muhammar Kadhafi il y’a six ans. Après le Burkina Faso, Emmanuel Macron est arrivé à Abidjan dans l’après-midi du mercredi pour prendre part au cinquième sommet ua ue. Dans la soirée, le président français a accordé une interview à France 24 et RFI, une interview durant laquelle il s’est exprimé sur la situation des migrants vendus comme esclaves en Libye. A en croire le président français, l’heure n’est plus aux paroles de condamnation, mais plutôt à l’action. L’une des solutions proposées par Emmanuel Macron pour mettre fin à l’esclavage en Libye qu’il a qualifié de ‘‘crimes contre l’humanité’’, serait d’agir contre les ‘‘réseaux de passeurs’’. Lors de son discours au Burkina Faso, le président français a pointé du doigt la responsabilité des passeurs qui selon lui sont tous des africains.
« Nous devons non seulement dénoncer mais agir, agir de plusieurs façons. La première c’est en nous attaquant collectivement à ces réseaux de passeurs. Ces réseaux de passeurs opèrent en Afrique, ils opèrent de la bande sahélo-saharienne jusqu’aux confins de la Libye, avec des connexions qui leur permettent ensuite de faire traverser la méditerranée. (…) Ce que nous allons faire ce soir en nous réunissant avec l’Union Européenne, l’Union Africaine, avec la plupart des pays concernés dans le voisinage de la Libye (…), c’est une initiative visant à lancer des actions concrètes militaires et policières sur le terrain pour remonter ces filières. », a souligné le président français au cours de l’interview. A la lumière de cette déclaration de Macron, il y’a de quoi s’attendre à une nouvelle intervention militaire en Libye après celle de 2011 qui a plongé le pays dans une crise politique sans précédents.
Macron opposé à une nouvelle guerre en Libye
Même s’il se montre favorable à une intervention militaire policière contre les passeurs africains, Emmanuel Macron rejette toute idée d’intervention militaire similaire à celle de 2011 contre le régime de Kadhafi : « il ne s’agit pas aujourd’hui de dire qu’on va de déclarer la guerre, il y’a un état qui est en transition politique, il y’a une vraie action qui est conduite sur le terrain par le président Farraj, mais il y’a une action policière renforcée que nous devons conduire pour démanteler ces réseaux », a poursuivi le président français. A la lumière des conséquences de la première intervention militaire en Libye, il y’a de quoi s’interroger sur la nécessité de déclarer une nouvelle guerre militaire contre les passeurs et personnes impliquées dans la vente de migrants comme esclaves en Libye. A ce jour, des milliers de migrants africains, pour la plupart originaires de l’Afrique de l’ouest sont piégés dans le désert libyen aux mains des groupes armés. Ces derniers, moyennant quelques centaines de dollars, ont développé un réseau de vente aux enchères d’esclaves avec les migrants captifs.