Egypte : Le projet pharaonique d’une nouvelle capitale en marche

Le projet pharaonique d’une nouvelle capitale est en marche. L’Egypte, l’un des pays les plus développés du continent, prévoit un ambitieux plan pour désengorger le vieux Caire. Cette ville nouvelle devra sortir de terre d’ici 2019. Même si ce projet est d’une importance capitale, sa mise en œuvre soulève quelques questions parmi la population et les experts.

Quelle nouvelle ville pour les Cairotes

Comme leurs frères Dakarois, les Cairotes rêvent d’une nouvelle capitale. Ils rêvent de dire « bye bye » au vieux Caire. Le gouvernement d’Al Sissi a compris les enjeux du nouveau millénaire et surtout les problèmes des habitants du Caire. C’est ainsi qu’il a décidé de créer, ex nihilo, une nouvelle ville ou plutôt une ville nouvelle. Le site se situe à 45 kilomètres à l’est du Caire, au carrefour de Suez et de la localité d’El Husseiny. Le paysage est celui d’un désert aride semblable à celui des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Les infrastructures de cette nouvelle capitale éblouissent du premier regard. Les ministères, le quartier gouvernemental, le palais présidentiel, le parlement, le quartier des ministres, les routes sont en train de sortir de terre, superbes, triomphantes. Cette nouvelle capitale est annoncée depuis 2015 par le chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi. Mais c’est seulement en octobre dernier que sa construction a véritablement pris de l’envol. Elle sera construite, dit-on, sur 170 km² et devra accueillir plus de 6 millions d’habitants. Rappelons que la capitale actuelle, le Caire, abrite plus de 22 millions d’habitants.

Nouvelles villes, nouveaux espoirs

Cette capitale XXL ou plutôt cette extension de la mégapole du Caire, viserait à désengorger la capitale actuelle. A l’instar de toutes les capitales du monde, le Caire souffre d’une surpopulation très grave. En effet, le Caire abriterait plus de 22 millions d’habitants, ce qui en ferait la ville la plus peuplée du continent devant Lagos au Nigeria. Avec l’existence du nouveau Caire, c’est au moins quatre millions de Cairote qui quitteront l’ancien site de la capitale. Cette migration devrait résoudre à court terme les problèmes de logements et de transports quotidiens. Cependant le Caire nouveau n’inspire pas l’espoir chez la majorité de la population cairote.

Les résistances et les appréhensions

Le nouveau Caire n’enchante pas forcement tout le monde quoiqu’il soit une bouffée d’oxygène pour la population. Pour celle-ci, en effet, le nouveau site offre des logements pratiquement inaccessibles au regard du coup du logement. C’est une ville presque vide, froide, artificielle même. De plus, les habitants pensent que c’est encore une autre propagande de l’Etat. De fait, depuis Nasser, les gouvernements successifs ont vanté la création de la nouvelle capitale. Cette surenchère continuerait de nos jours. Ensuite, architectes et investisseurs auraient peu d’engouement donnerait peu de crédit à ce projet. La stabilité politique est pointée du doigt par la plus part des critiques. Il y a de quoi car le pays est secoué par une vague d’attentats et de rivalités politiques. Cela n’est pas de nature à rassurer les investisseurs étrangers.
L’Egypte, comme on le sait, est l’un des pays les plus développés d’Afrique et l’un des plus peuplés aussi. L’idée d’une nouvelle capitale n’est donc pas un projet utopique. Cependant donner vie à une telle ambition, relève d’une réelle volonté politique car au-delà des promesses, il faudra passer à l’acte. Quoiqu’il en soit une extension du Caire ou une nouvelle capitale demeure une priorité. Les capacités actuelles du Caire ne peuvent plus résoudre le problème de la surpopulation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut