L’élection présidentielle 2018 au Cameroun sera-t-elle marquée par une nouvelle candidature de Paul Biya ? Agé aujourd’hui de 84 ans, le président camerounais ne n’est pas encore prononcé sur ses ambitions politiques, probablement trop occupé par la crise politique qui secoue la partie anglophone du Cameroun. Quoi qu’il en soit, la question de la succession de Paul Biya ou la possibilité pour lui de briguer un autre mandat alimente déjà les débats dans la presse comme sur les réseaux sociaux. Si le chemin semble tout droit tracé pour un nouveau mandat de l’actuel président, l’hypothèse selon laquelle celui-ci s’apprêterait à passer la main en 2018 fait bruit dans la presse camerounaise, surtout compte tenu de son âge. Au RDPC, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, quelques personnalités influentes du parti font figure de favoris pour la possible succession de Paul Biya à la tête du parti. L’élection du nouveau président du parti camerounais au pouvoir devrait se jouer entre 4 cadres principalement : Louis-Paul Motaze, ministre de l’économie, Edgard Alain Mebe Ngo’o, ancien ministre du transport et ex-délégué à la présidence au Cameroun, l’actuel ministre de la justice Laurent Esso et René Emmanuel Sadi en charge du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation depuis 6 ans. Très impliqués dans la vie politique camerounaise, ces quatre personnalités influentes du parti au pouvoir ont cependant du chemin à faire pour se forger une réputation sur la scène diplomatique internationale. Solidement implanté depuis des dizaines d’années au Cameroun, le RDPC pourrait connaître l’une de plus grandes révolutions politiques à la faveur de l’élection présidentielle camerounaise prévue pour fin 2018. Plusieurs cas de figure se dessinent pour ce scrutin dont le probable départ de l’indéboulonnable Paul Biya que l’on compte parmi les présidents africains les plus riches. Après quatre mandats à la tête du pays et un règne qui dure depuis 35 ans, le président camerounais va-t-il se résoudre à briguer une cinquième magistrature ou céder la présidence du parti à un successeur désigné lors du congrès du RDPC ?
Quelle crédibilité pour un cinquième mandat de Biya ?
Contesté par une opposition moribonde d’année en année, le régime Biya devrait perpétuer sans trop grande difficulté son règne, avec ou sans une cinquième candidature de Paul Biya lors de l’élection présidentielle de 2020 au Cameroun. Dans l’éventualité où Paul Biya déciderait de céder la présidence du parti à un successeur, celui-ci aurait naturellement toutes les cartes en main pour devenir le premier chef d’Etat camerounais après l’ère Biya. En cas de décès ou d’impossibilité pour le président actuel d’exercer le pouvoir, une institution contrôlée majoritairement par le RDPC et la commission électorale auraient la lourde charge de conduire le processus l’électoral devant conduire à de nouvelles élections au Cameroun. Quand on sait que plus de 90% des membres de la commission électorale camerounaise sont des proches de Paul Biya, on peut clairement en déduire que le clan Biya perpétuera son règne au Cameroun encore quelques années, et pourquoi pas battre le record des 50 années de pouvoir du clan Bongo au Gabon ?