La plainte de Michel Gbagbo déposée il y’a cinq ans contre l’ancien régime va-t-elle enfin aboutir ? Seule certitude, l’affaire défraie depuis quelques jours la chronique sur la toile suites à des informations de dernière minute révélées par Jeune Afrique. Le média africain a indiqué que la juge française Sabine Kheris en charge de la plainte déposée par Michel Gbagbo souhaiterait auditionner plusieurs commandants de l’armée, en l’occurrence des anciens com zones. Zakaria Koné, Ouattara Mourou ou encore Wattao feraient partie de la dizaine de personnes que la juge française souhaiterait entendre dans le cadre de cette affaire. Pour cause, ces responsables des ex-FAFN étaient présents lors de l’arrestation du fils de Laurent Gbagbo en avril 2011. Lors de son interpellation, le fils de l’ex-président avait été victime de quelques coups et blessures, raison pour laquelle il avait porté plainte en Juin 2012 pour ‘‘enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants’’. Mais l’affaire est restée sans suite des années durant jusqu’à ce qu’elle refasse la une de l’actualité ivoirienne cette semaine avec cette nouvelle demande de la juge française. Etant donné la forte improbabilité pour la juge française d’entendre les personnes concernées en France, Sabine Kheris devrait pour cette fois passer par une commission rogatoire pour que la justice ivoirienne se charge elle-même d’auditionner les com zones concernés par l’affaire. Nouveau ballet juridique pour Michel Gbagbo qui doit être bientôt jugé en Côte d’Ivoire comme nombres de partisans proches de l’ancien régime.
La plainte de Michel Gbagbo, une affaire déjà classée ?
A titre de rappel, il ne s’agit guère de la première demande introduite par la juge française dans le cadre de la plainte déposée par son client en juin 2012. Mais d’après la juge française, la justice ivoirienne s’est montrée très peu disposée à coopérer pour faire avancer l’affaire Michel Gbagbo. Les multiples demandes pour l’audition des com zones concernés par cette plainte n’ont jamais abouti, une situation qui laisse déjà penser que cette nouvelle demande de commission rogatoire pourrait connaître une issue défavorable. Lors de l’arrestation de l’ancien président Laurent en Avril 2011, les Forces Nouvelles avaient fait irruption au domicile de l’ancien dirigeant avant de mettre aux arrêts plusieurs occupants de la résidence dont Michel Gbagbo. Mais ce dernier aurait été quelque peu bousculé durant son arrestation, d’où le dépôt d’une plainte l’année suivant son arrestation pour non seulement dénoncer les conditions ‘‘inhumaines’’ de son arrestation mais aussi voir les responsables de cette situation répondre de leurs actes devant une course de justice. A en juge par la plainte introduite, les ex-com zones seraient les responsables des coups et blessures subis par le fils de Laurent Gbagbo, une affaire dont l’on ne connaîtra probablement pas la suite maintenant. Rappelons aussi que Michel Gbagbo est actuellement confronté à la justice ivoirienne pour avoir déclaré qu’il y’aurait un peu plus de 240 prisonniers politiques illégalement détenus encore à la MACA.