Le nord de la Côte d’Ivoire a été de nouveau secoué par un conflit intercommunautaire à la veille de noël. Le calme est de retour dans la ville de Tingrela qui fut le théâtre de violents affrontements entre les riverains de 2 quartiers rivaux. A l’origine de cette bagarre entre populations de Karga et Faligoro, la construction d’un nouveau collège pour la sous-préfecture de Kanikoro. D’après les témoignages recueillis, les habitants de Karga se seraient donc opposés à la construction de ce nouvel établissement dans le quartier de Faligoro, un quartier qui selon eux abrite déjà de nombreuses infrastructures de la sous-préfecture. Mécontents à l’idée de construction d’une nouveau collège dans le quartier de Faligoro, les habitants de Karga ont donc empêché le lancement des travaux de construction de l’établissement. La réaction des habitants de Faligoro ne s’est pas fait attendre. Ces derniers, armés de fusils de chasse et de machettes, ont fait usage de la force pour repousser les habitants du quartier rival. De violents affrontements ont ainsi éclatés entre les deux communautés, des violences dont le bilan s’élèvera à 5 morts. Pendant les heurts, 4 sont décédées tandis que la cinquième victime, grièvement blessée, est décédé malgré les soins dont il a bénéficié à l’hôpital. Ce mardi 26 décembre, aucun affrontement n’a été signalé dans la localité située dans le nord de la Côte d’Ivoire. Dépêchés sur les lieux, les forces de l’ordre ont réussi à mettre un terme aux violences intercommunautaires et ramener le calme dans la région du nord qui a déjà été bouleversée l’année dernière par des conflits intercommunautaires sans précédent à Bouna.
Faut-il craindre une flambée de la violence ?
Pour l’instant, le gouvernement ne s’est pas encore officiellement exprimé sur cette bagarre qui a causé la mort de cinq personnes dimanche dernier dans la ville de Tingrela. Mais une enquête devrait diligentée très bientôt afin d’identifier les responsables de ces affrontements et les traduire en justice. Malgré le calme précaire qui règne au nord de la Côte d’Ivoire, la psychose se lit encore certains visages à Tingrela, redoutant une recrudescence de la violence comme ce fut le cas l’année dernière dans la ville de Bouna. Dans la nuit du 23 au 24 mars 2016, agriculteurs et éleveurs Peuls se sont affrontés dans la localité de Bouna. Selon un premier bilan qui avait été établi par les autorités ivoiriennes après les heurts, 17 personnes avaient été tuées dans les querelles. Des soldats des forces Républicaines ont également été pris à partie dans le feu de l’action, causant ainsi la mort de cinq militaires ivoiriens. Le conflit intercommunautaire à Bouna avait conduit à l’exil près d’un millier de personnes vers le Burkina Faso. Ce mauvais souvenir nourrit encore quelques inquiétudes dans l’esprit de certains habitants de Kanakoro, même si les forces de l’ordre contrôlent pour l’instant la situation depuis la fin des affrontements qui ont fait 5 morts le dimanche dernier.