Les dirigeants africains qui ont marqué l’année 2017

by Amani Georges

Souvent taxés de despotes ou de tyrans, certains dirigeants africains ont fait preuve d’une grande sagesse en 2017, une posture qui leur a permis de marquer sur le plan de la diplomatie internationale. Pour cette fin d’année, notre rédaction s’est intéressée au parcours de quelques dirigeants africains qui ont marqué positivement l’année 2017 grâce à des décisions prises parfois qualifiées d’historiques. Notre volonté de présenter l’image d’une Afrique qui renoue avec la démocratie nous a orientés principalement vers 4 dirigeants africains. Les décisions prises par ces derniers ont à certains égards changé le cours de l’histoire de leur pays respectif, des décisions qui ont bien souvent été saluées par la Communauté Internationale.

La décision historique de Yahya Jammeh

Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat perpétré en 1994, Yahya Jammeh avait gouverné la Gambie contre vents et marées en effectuant 4 mandats à la tête du pays. Taxé de dictateur, l’ancien président gambien avait tenu tête à la Communauté International durant des décennies, en dépit de l’isolement diplomatique de son pays. Alors qu’il tentait de briguer un cinquième mandat à la tête du pays fin 2016, Yahya Jammeh a été à la surprise générale battu aux élections présidentielles par l’opposant Adama Barrow. Après avoir reconnu sa défaite, l’ancien président gambien fait volte-face en s’auto-déclarant vainqueur du scrutin présidentiel de novembre 2016. La communauté internationale, en l’occurrence la CEDEAO entame des démarches diplomatiques pour inviter Yahya Jammeh à céder le fauteuil au vainqueur de l’élection. Alors que la Gambie était sous le coup d’une intervention militaire, Yahya Jammeh reconnaît finalement sa défaite et cède le pouvoir à son rival. L’ancien président gambien a officiellement quitté son pays le 22 janvier 2017, évitant de justesse une effusion de sang dans son pays.

Le Roi Mohamed VI et ses offensives diplomatiques

Tel un conquérant, le Roi Mohamed VI a lancé en 2017 une vaste opération de tissage et de renforcement de partenariat économique avec de nombreux pays du continent africain. En février 2017, Mohamed VI a entamé une vaste tournée africaine qui l’a conduit à plusieurs destinations dont le Soudan du Sud, le Ghana, le Madagascar, le Mali, la Zambie, sans oublier la Côte d’Ivoire. Cette tournée lancée dans le souci de renforcer les liens de coopération économique avec ses partenaires africains a donné un coup d’éclat à la diplomatie marocaine. Sous l’ère Mohamed VI, le Maroc a réintégré la diplomatie africaine en signant son grand retour au sein de l’Union Africaine, une organisation qu’elle avait quitté en 1984 suite à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par l’institution africaine. Avec Mohamed VI, le Maroc entend écrire une nouvelle page de son histoire avec l’adhésion du Royaume chérifien à la CEDEAO, la communauté des états de l’Afrique de l’ouest. Eu égard de toutes ces actions d’envergures engagées, l’héritier du royaume chérifien fait donc partie des dirigeants africains qui ont marqué l’année 2017 positivement.

Alassane Ouattara, mister économie en Afrique

Le président ivoirien intègre notre tableau des dirigeants africains qui ont marqué le continent cette année en raison des nombreuses coopérations économiques tissées avec les grandes puissances cette année. En dépit des remous sociaux qui ont émaillé la Côte d’Ivoire en début d’année, notamment les mutineries, la grève des fonctionnaires puis le scandale agrobusiness, le dirigeant ivoirien a réussi tant bien que mal à maintenir le pays sur les rails de la croissance, même les prévisions ont été légèrement revues à la baisse. L’une des plus grands succès à la fois diplomatique et économique du président Ouattara fut sans doute l’organisation du cinquième sommet UA UE à Abidjan fin novembre 2017. Après plus d’une dizaine d’années de crise politique, Alassane Ouattara a réussi à redonner vie à la diplomatie ivoirienne. Aussi, l’obtention du financement du métro d’Abidjan auprès de la France (1,4 milliards d’euros) est un succès économique à mettre au crédit du dirigeant ivoirien, en plus d’avoir réuni dans la capitale ivoirien les plus grands dirigeants européens et africains.

Robert Mugabe, le lion guidé par sa sagesse

Après 38 années de résistance à l’impérialisme occidental, Robert Mugabe s’est finalement retiré de la vie politique de son pays à l’âge de 93 ans. Si l’économie zimbabwéenne n’a pas été reluisante durant les 38 années de règne de Robert Mugabe, le départ du ‘‘Vieux Lion’’ n’a pas plongé le pays dans une crise politique comme certains le redoutaient. Bien déjà isolé diplomatiquement, Robert Mugabe s’est finalement résolu à démissionner de la présidence au moment où le Zimbabwe était sur le point de sombrer dans une crise politico-militaire. Mais guidé par la sagesse, le ‘‘Vieux Lion’’, aussi considéré comme l’un des derniers présidents panafricanistes, est sorti par la grande porte avec les honneurs.

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