Les relations entre la Côte d’Ivoire et les nouvelles autorités burkinabè ne démarrent pas sous les meilleurs auspices
Le torchon brûle actuellement entre Abidjan et Ouagadougou, deux voisins qui, au-delà des relations économiques, partagent des liens fraternité depuis plusieurs décennies. La semaine dernière, la représentation d’Interpol en Côte d’Ivoire a été saisie par les autorités burkinabè pour un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro. Depuis le 12 novembre, date à laquelle la controversée bande sonore a été révélée, les relations ivoiro-burkinabé ont pris une autre tournure au grand regret des autorités ivoiriennes. Le pays des hommes intègres reste visiblement convaincu de l’implication du président de l’hémicycle ivoirien dans la tentative de coup d’état déjouée du 17 septembre dernier. L’ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé et Guillaume Soro avaient tous les deux été pointés du doigt par le lieutenant-colonel Zida, ex-premier ministre de la transition. En réponse au mandat officiellement lancé, l’état ivoirien a rompu le silence sur le dossier. Au regard des tensions, il y’a lieu de s’interroger sur l’avenir des rapports entre les deux pays.
La réaction d’Abidjan à propos du mandat d’arrêt
L’état ivoirien n’a pas tardé à réagir face à la requête introduite par le Burkina Faso auprès du service Interpol de Côte d’Ivoire. Hier lundi, un communiqué officiel de la Présidence a été rendu public pour apaiser dans une certaine mesure les tensions. Le gouvernement appelle plutôt à une résolution pacifique des heurts : « Au regard des liens séculaires qui unissent nos deux pays et nos deux peuples, la République de Côte d’Ivoire, tient à réaffirmer sa ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d’éviter tout différend entre nos deux Etats ».
Interrogation sur l’avenir des relations entre les deux nations.
Les liens historiques qui lient la Côte d’Ivoire et l’état voisin du Burkina Faso sont malheureusement mis à rude épreuve depuis quelques mois. En marge du dossier Soro qui rebondit après le calme précaire observé, l’extradition de Blaise est l’autre sujet qui fait à nouveau ressurgir les tensions. La tension est montée d’un cran lorsque la Haute-Volta a émis le lundi 21 décembre un mandat d’arrêt contre son ancien dirigeant qui séjourne en terre ivoirienne depuis sa destitution. Les autorités n’ont pour le moment donné aucune réponse officielle concernant la demande d’extradition de Blaise tant souhaitée par la juridiction de son pays. Ce silence de l’état ivoirien est interprété à Ouagadougou comme un refus de donner une suite favorable à la requête burkinabé. Timidement les rapports entre les deux pays virent à l’embrasement en raison des dossiers sensibles qui mettent à mal ces relations historiques.