Le Président Macky Sall secoué par l’horreur, a décrété deux jours de deuil national tout en promettant que cette tuerie ignoble ne restera pas impunie. C’est dans ce sens que, ordre a été donné à l’armée de se mettre en branle pour Ziguinchor, la capitale de la province.
Depuis hier soir, l’armée sénégalaise est aux trousses des commanditaires du meurtre de treize personnes le samedi 6 janvier. Elle a installé son QG à Ziguinchor afin de traquer, sans merci, les criminels, retirés dans les forêts environnantes. Se faisant, l’Etat sénégalais rallie l’acte à la parole pour rassurer ses compatriotes meurtris par les événements.
Une tuerie à l’aube de la nouvelle année
L’année 2018 commence dans un bain de sang pour le Sénégal. De fait la rébellion de Casamance, vieille de 35 ans, a encore frappé ce samedi 6 janvier. Les rebelles ont exécuté treize personnes et blessés d’autres. Les victimes étaient en train de chercher du bois de chauffe dans une forêt occupée. Certaines d’entre elles ont été égorgées par les sécessionnistes et d’autres criblées de balles. « Les rebelles s’étaient dispersés, en petits groupes cachés dans les bois. Ils ont commencé à arrêter tous ceux qui rentraient dans la forêt. Puis ils nous ont rassemblés dans un endroit sous la menace de leurs armes. De 7 heures, nous sommes restés jusqu’à midi, ignorants ce qui allait se passer. Soudain, ils se sont rassemblés et ont commencé à nous tirer dessus. » a raconté un rescapé. Dans les heures qui ont suivi, le gouvernement a réuni un conseil de sécurité nationale afin de répondre à ce massacre.
L’armée en branle pour mettre la main sur les commanditaires
La déclaration faite par le gouvernement quant à la punition des auteurs du massacre passe à sa phase active. Des hommes de la section de Recherches ont installé leur quartier général à Ziguinchor, en provenance de Colobane. Un fort contingent de l’armée nationale et de la gendarmerie serait aussi sur place. Les forces en présence auraient commencé à étudier la forêt où se retrancherait cette faction dissidente du MFDC. Les hommes du commandant Diack, spécialisés dans de telles missions ne donneraient pas chers la peau des criminels. Le président Macky Sall a promis leurs têtes et elles ne tarderont pas à tomber, certainement. Reste à savoir combien sont-ils ces auteurs de crime dans les bosquets autour de Ziguinchor. Selon les témoignages des rescapés, ils seraient quelques dizaines, éparpillés çà et là dans des secteurs qu’ils maitrisent parfaitement.
Comprendre la tuerie du 6 janvier
La tuerie du 6 janvier trouverait ses motifs dans la manière dont le gouvernement mène depuis quelques jours des négociations avec les rebelles de la Casamance. Cette rébellion, l’une des plus vieilles du monde est constituée de quatre factions qui ne partagent pas nécessairement les mêmes idéologies. A cet effet, le chef connu du MFDC, Salif Sadio déclarait il y a quelques jours : « Il n’y a jamais eu de rapprochements entre les chefs rebelles. ». Le gouvernement aurait entamé des négociations avec un seul camp, ce qui a révolté les autres. Ce serait pour punir l’Etat que la tuerie a été perpétrée samedi dernier.
Après quelques heures de présence sur les terres de Casamance, la gendarmerie et l’armée nationales sont à pied d’œuvre pour adopter un plan de riposte implacable contre les auteurs des massacres du 6 janvier. Pour l’heure, ces derniers n’auraient pas encore cherché à rentrer en contact avec le gouvernement pour procéder à d’éventuelles négociations. Vu la résolution de l’Etat sénégalais de venger la mort de ses compatriotes, nul ne doute que du sang coulera dans les prochaines heures. Doit-on craindre une expansion des représailles aux autres factions ?