Les élections sénatoriales en Côte d’Ivoire, ainsi que les municipales auront lieu courant 2018. Pour l’instant, aucun calendrier n’a encore été défini par la commission électorale concernant les scrutins à venir. Si les partis traditionnels seront bel et bien au rendez-vous, certains s’interrogent sur la participation des frondeurs du Front Populaire ivoirien dans cette élection. L’aile radicale du parti, dirigée par Aboudramane Sangaré avait appelé au boycott du scrutin présidentiel de 2015, un appel qui à priori a été entendu, à en juger par le faible score réalisé par Pascal Affi N’Guessan, le président légitime du parti dont l’autorité est contestée par les frondeurs. Dans cette même perspective, de nombreux militants du front populaire ivoirien se sont abstenus d’aller voter lors des législatives de décembre 2016, répondant toujours à l’appel de boycott lancé par les frondeurs du FPI. Mais à l’approche des élections sénatoriales et municipales, l’idée d’une participation effleure déjà certains partisans de l’aile radicale du parti. Quelques voix au sein du clan des dissidents communément appelés les GOR (Gbagbo Ou Rien) ne seraient pas contre l’idée d’une participation aux élections, étant donné que l’enjeu que revêt les régionales pour la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire.
Pour l’instant, Aboudramane Sangaré qui dirige l’aile radicale du FPI n’a pas encore donné de consignes claires concernant les trois élections à venir, à savoir les sénatoriales, les municipales et les régionales. Pourtant, la porte-parole du Front Populaire ivoirien a déjà annoncé les couleurs et les ambitions du parti pour l’année 2018 : « Ce qui nous tient à cœur M. le Préfet de région, c’est surtout que les élections à venir puissent se passer correctement. Nous, nous nous sommes toujours inscrits dans l’option de participer aux élections », a déclaré Agnès Monnet jeudi lors de la cérémonie de présentation de vœux au préfet de Région de Mé. Les frondeurs vont-ils enfin s’unir au président FPI pour les élections sénatoriales et municipales ivoiriennes à venir ?
Une participation toujours conditionnée
L’une des raisons pour lesquelles l’aile radicale du FPI a boycotté la présidentielle d’octobre 2015 et les législatives de décembre 2016 était liée à la réforme la de CEI, la commission électorale indépendante. A ce jour encore, les frondeurs conditionnent toujours leur participation aux élections à venir par une réforme de la Commission électorale indépendante. L’aile radicale accorde très peu de crédit à l’actuel président de la CEI, depuis que celui-ci s’était rendu à l’Hôtel du Golf pour annoncer les résultats du second tour de la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire. Le départ de Youssouf Bakayoko ouvrirait à coup sûr les voies à une participation du Front populaire ivoirien au grand complet. Mais seul bémol, la réforme de la CEI n’est pas encore à l’ordre du jour, du moins pour les élections sénatoriales et municipales à venir.