Même les stars américaines s’y sont mises pour dénoncer le marketing suspect de la maison H&M. Quelques jours après, l’indignation sur internet de la phrase «Singe le plus cool de la jungle » sur le sweat shirt, fait place aux actions de sabotage principalement en Afrique.
Ce weekend, des sud-africains, qualifiés d’extrémistes par certains medias, ont attaqué des magasins de la marque dans leur pays. Les enceintes de H&M ont été mises à sac par ces individus qui se veulent les défenseurs de la cause noire. Pourtant la marque s’est excusée depuis et a même retiré la publicité. Qu’est ce qui peut donc justifier un tel défoulement qu’on ne constate nulle part ailleurs en Afrique ?
EFF supporters at H&M WATCH the trashing… pic.twitter.com/Kw0xUaG4Cb
— Yusuf Abramjee (@Abramjee) 13 janvier 2018
La publicité qui provoqua tout
Dans le courant de la semaine dernière une publicité de H&M, une marque de vêtements dont le quartier général est en Suède, avait été épinglée sur les réseaux sociaux. La raison est que la publicité véhicule un message raciste à peine voilée. De fait la vidéo montre deux gamins habillés en polo H&M ; l’un est de race noire et l’autre de race blanche. Sur le Sweet du garçon de type européen il est écrit : « Mangrove Jungle Survival Expert » ce qu’on pourrait traduire par « Un Explorateur de la mangrove primaire ». Sur le tee-shirt du garçon noir on lit plutôt : « Coolest Monkey in the Jungle » ce qui signifie « Singe le plus cool de la jungle ». L’un est traité d’Explorateur et l’autre de Singe sympathique, il n’en suffisait pas plus pour enflammer la toile. Suite à ce scandale, des stars afro-américaines comme The Weeknd et G-Eazy ont boycotté la marque. Sean Combs, alias P Diddy, est même allé jusqu’à proposer un contrat d’un million de dollars au jeune mannequin afin de poser pour sa marque Sean John.
Les Sud-Africains ne veulent voir H&M
Ce weekend l’indignation sur la toile s’est transformée en vandales en Afrique du sud. En effet, certains Sud-africains n’ont pas jugé suffisantes les excuses des responsables de la marque. Ils ont préféré se faire justice en allant saccager les magasins de la griffe à Johannesburg et à Pretoria. Les images et vidéos relayées dans les médias et sur internet montrent des magasins sens dessus dessous. Une vraie pagaille qui témoigne de la colère extrême des auteurs des vandales. Aux dernières nouvelles, il s’agirait des membres du Economic Freedom Fighters (Combattants de la Liberté Economique), un groupe suprématiste noir. D’autres boutiques auraient été saccagées dans la province du Limpopo, situé au nord-est du pays.
Pourquoi une telle violence en Afrique du sud ?
Les représailles en Afrique se situeraient donc au-delà de la simple erreur marketing de H&M. Les militants du Economic Freedom Fighters seraient des extrémistes de gauche qui garderaient encore quelques rancœurs de la période coloniale et de l’apartheid. C’est une façon pour eux de s’en prendre à tous les symboles blancs sud-africains. De plus, n’oublions pas qu’une autre affaire survenue au même moment aurait bien pu renforcer le sentiment anti-blanc en Afrique du sud. Il s’agit des propos du président Donald Trump, traitant les pays africains de « pays de merde ». Le cocktail était donc tout préparé pour avoir une telle explosion.
La maison H&M vient sans doute d’enregistrer d’énormes pertes en Afrique du sud où elle est très bien implantée. Elle a fait les frais de son marketing de mauvais goût que la population africaine a toujours du mal à digérer. Il faut dire que les propos de Donald Trump ont aussi précipité l’exhumation de la violence constatée ce weekend. Il va falloir maintenant faire le compte et en tirer les leçons.