Soro Guillaume joue son destin dans quelques jours

Kan Frédéric

Les autorités burkinabé viendront officiellement transmettre au président ivoirien les preuves contre le numéro 2 du pays

Soro Guillaume joue son destin politique dans quelques jours, à en juger par la tournure que vient de prendre la crise ivoiro-burkinabé. En marge du 26ème sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba, le chef de l’état ivoirien a rencontré son homologue burkinabé. Au menu des échanges, la consolidation des liens historiques qui existent entre les deux nations depuis de nombreuses décennies. La sérénité et le sourire affichés par les présidents ivoirien et burkinabé n’a pas réussi à dissimuler les réelles tensions politiques qui existent depuis quelques mois. En marge de la requête d’extradition de Compaoré, le chef du parlement ivoirien est au centre de la polémique sur le putsch militaire orchestré le 17 septembre par le RSP contre le régime de transition burkinabè. Accusé de complicité par la justice du Faso, Soro a toujours récusé les allégations. Mais les choses pourraient changer dans les prochains jours qui arrivent.

Le Burkina favorable à la résolution diplomatique

L’émission du mandat d’arrêt datant du 8 janvier a fait la une des médias et des réseaux sociaux dès sa divulgation le 15 janvier. L’état ivoirien était même monté au créneau pour désamorcer les tensions en proposant une issue diplomatique à la crise. Une main tendue que le Burkina a fini par accepter : « nous avons dit à la République de Côte d’Ivoire que nous sommes d’accord pour un règlement diplomatique de la situation », indiquait le président Christian Kaboré en marge du sommet de l’UA. La réponse diplomatique du Faso suscite néanmoins quelques doutes, car malgré la volonté pacifique affichée par le nouveau chef d’état, le mandat d’arrêt émis contre le chef de l’hémicycle ivoirien est toujours en vigueur. Sa levée constituerait une avancée majeure dans la résolution olympienne tant souhaitée par les deux pays.

La visite qui scellera le destin de Soro

Une délégation burkinabé conduite par le ministre des affaires étrangères posera dans les prochains jours ses valises à Abidjan. Le président Kaboré a expressément chargé son ministre d’une mission dont l’issue pourrait porter préjudice au chef de l’Assemblée nationale ivoirienne. Alpha Barry viendra officiellement transmettre les supposées preuves qui incriminent le numéro 2 de la nation : « nous avons convenu que le contenu de ce qui est reproché à Guillaume Soro sera présenté aux autorités ivoiriennes par le ministre des affaires étrangères et une délégation du tribunal militaire du Burkina », annonçait le président du Faso en marge du sommet d’Addis-Abeba. Après réception des preuves, les regards seront désormais tournés vers le président Ouattara pour voir comment réagira l’exécutif ivoirien dont la règle d’or est la rigueur et la discipline. En attendant, ce calme précaire présage une tornade de révélations préjudiciables à l’avenir politique de l’ancien premier ministre ivoirien.

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