En Côte d’Ivoire, un projet d’attaque a été déjoué à Issia, ville située au centre ouest du pays, par les forces de l’ordre. Selon les informations dont nous disposons actuellement, des éléments de l’escadron 1 et 2 de la gendarmerie de Daloa ont mis aux arrêts plusieurs individus qui projetaient une attaque armée à l’ouest du pays. Cinq individus dont les noms n’ont pas été révélés ont mis aux arrêts à l’issue de l’enquête menée par la gendarmerie. Selon une information qui reste toutefois à confirmer, il y’aurait parmi les hommes interpellés par les gendarmes dans la nuit du lundi des soldats démobilisés. Après l’alerte reçue sur le projet d’attaque qui se préparait, la gendarmerie a érigé plusieurs barrages aux endroits stratégiques de la ville dans le but de parer à toute éventualité. Issia est passé à côté du pire dans la nuit du lundi alors que le pays fait face à une crise entre deux factions de l’armée à Bouaké. Des militaires et CCDO se sont récemment affrontés dans la seconde grande ville du pays, des affrontements dont l’origine reste pour l’heure inconnue officiellement.
Encore de revendications militaires en Côte d’Ivoire ?
Si des ex-soldats démobilisés étaient bel et bien dans les rangs des individus qui préparaient l’attaque d’Issia dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, le gouvernement devrait avoir encore à se pencher sur la question des revendications des anciens soldats. Réunis au sein de la cellule 39, ils avaient tenté à plusieurs reprises de se faire entendre mais leurs nombreuses manifestations se sont souvent achevées par des violences. L’année dernière, plusieurs démobilisés ont trouvé la mort pendant qu’ils tentaient de manifester dans la ville de Bouaké pour exiger des primes à l’instar des mutins. Les négociations entamées avec le gouvernement n’ont pour la plupart jamais donné lieu à une feuille de route concrète tracée conjointement avec l’Etat pour la prise en compte de leur revendication. Après avoir manifestement échoué à se faire entendre par la voix de la revendication pacifique, les démobilisés pourraient très bien tenter de se faire entendre d’une autre manière, quitte à lancer des projets de déstabilisation à travers le pays. Si les mutins de Bouaké réclamaient une prime de 12 millions chacun pendant la vague de mutineries en Côte d’Ivoire, les démobilisés ont placé la barre encore plus haute en exigeant de l’Etat une prime de 18 millions de francs Cfa chacun, une revendication qui a été balayée d’un revers de la main à priori. La Côte avance timidement vers la réforme de son armée à travers la loi de programmation militaire 2016-2020. La mise en œuvre de ce programme s’est matérialisée par des départs volontaires de l’armée et devrait se poursuivre à travers une dotation des forces de sécurité ivoirienne en équipements moderne. Mais avec ces projets de déstabilisation qui se planifient souvent dans l’ombre, les forces de sécurité devront rester en état d’alerte pour déjouer des attaques comme celle d’Issia dans la nuit du lundi.