Le procès de Lida Kouassi Moïse en Côte d’Ivoire reprendra le jeudi 18 janvier au tribunal. L’ancien ministre de la défense sous Laurent Gbagbo ainsi que trois autres coaccusés, des militaires, sont poursuivis pour ‘‘complot contre l’autorité de l’Etat’’. Ce projet de déstabilisation contre l’actuel régime aurait été planifié en février 2012 depuis l’exil. Selon l’accusation, Lida Kouassi Moise et de nombreux partisans de l’ancien régime projetaient un coup d’état contre le régime Ouattara depuis le Ghana. L’ancien ministre de la défense a reconnu durant son procès avoir participé à certaines réunions de la plateforme sans pour autant admettre sa responsabilité dans ce projet de déstabilisation qui se préparait depuis le Ghana voisin. Dans son édition de ce 17 janvier, Jeune Afrique (André Silver Konan) est revenu sur les circonstances de ce complot contre l’autorité de l’Etat : « Dans le courant du mois de février 2012, la Direction de la surveillance du territoire (DST) recevait une information faisant état de la préparation d’un projet de déstabilisation du régime actuel [du président Alassane Ouattara, NDLR] par des officiers de l’armée en exil au Ghana, constitués en une plateforme militaire, avec l’implication de certains civils et hommes politiques proches de l’ex-président de la République [Laurent Gbagbo] ». Durant son procès, Lida Kouassi Moise s’est défendu d’avoir pris part à ce projet de coup d’état qui se préparait. Toutefois RFI nous explique que « S’il ne nie pas avoir rencontré certains membres de cette plateforme, il précise que, très vite, il a pris ses distances avec celle-ci. Pourquoi a-t-on alors retrouvé à son domicile togolais des documents écrits en rapport avec ce complot (CD, des carnets de notes critiquant le régime d’Alassane Ouattara) ? ».
Lida Kouassi Moise accable la DST
Durant l’audience du mardi, l’ancien ministre de la défense a dénoncé le jeu trouble de la DST dans ce procès ouvert contre lui pour ‘‘complot contre l’autorité de l’Etat’’ en Côte d’Ivoire. L’ancien ministre de la défense a notamment accusé la DST d’avoir falsifié certains documents pour l’enfoncer dans l’accusation et aussi de l’avoir fait signer certains papiers sous la contrainte : « La DST a été démolie pour effacer les traces des traitements inhumains que nous avons subi là-bas. On m’a fait signer des documents que j’ai lu en diagonale, sous pression », a continué l’accusé, avant d’affirmer avoir été « détenu pendant quinze jours au secret à la DST, dans des conditions exécrables puis interrogé pendant onze jours », nous explique Jeune Afrique dans un article paru ce mardi. Selon l’ancien ministre de la défense, son comparution en justice serait purement une manœuvre politique orchestrée par ses adversaires : « J’ai un doctorat en science politique avec une spécialité en défense et en stratégie. Mes adversaires politiques pensent que cette spécialité fait peur. Ils ont tendance à croire que je suis devenu un expert en coup d’État. Je vous invite à dissiper cela dans la tête de mes adversaires : je ne suis pas un expert en coup d’État », a martelé Lida Kouassi Moise. Les audiences ont été suspendues tard dans la nuit du mardi et reprendront donc jeudi matin.