Guinée Equatoriale : Obiang veut être impitoyable envers les putschistes

Said Koyiami

Ce commando composé d’équato-guinéens, de tchadiens et de centrafricains, aurait été dirigé par un officier déserteur de l’armée Tchadienne, le Général Mahamat Kodo Bani. Depuis, le gouvernement de Theodoro Obiang est devenu très suspicieux, particulièrement à l’endroit du Cameroun voisin.
Quelques semaines après le coup d’Etat manqué, Theodoro Obiang se veut sans pitié pour les putschistes. A l’occasion d’un discours retransmis sur la chaîne nationale, le chef d’Etat équato-guinéen n’a pas joué de pincette avec le vocabulaire. Qualifiant les mercenaires de terroristes, il a appelé la justice de son pays a appliqué, avec la dernière rigueur, les lois en vigueur. Il a aussi prévenu tous ceux qui roulent de gros yeux sur le pouvoir qu’il mène, d’une main de fer, depuis environ trois décennies.

Theodoro Obiang l’a échappé bel

Alors que les Equato-guinéens s’apprêtaient à fêter le 31 décembre, ils ont été surpris d’entendre qu’un coup d’Etat a été démonté par les autorités nationales. Dans la nuit du 27 au jeudi 28 décembre, trente-et-un mercenaires auraient été interpellés dans la région sud du Cameroun avec un important arsenal de guerre. Ils s’apprêtaient vraisemblablement à traverser la frontière puis à frapper la ville de Mongono où se trouvait le président Theodoro Obiang. Ces mercenaires d’origine tchadienne, centrafricaine et équato-guinéenne devaient mettre « hors service » le président puis se faire rejoindre par d’autres éléments déjà sur place afin d’écraser toute résistance loyaliste. Mais le plan a échoué et les mercenaires ont vite été interpellés y compris leurs soutiens locaux.

Le chef de l’Etat appelle à la sévérité de la loi

A l’occasion de la rentrée judiciaire de son pays, le président Theodoro Obiang a tenu un discours de fermeté envers les auteurs du putsch manqué. Il a appelé la justice nationale à être très durs envers les déstabilisateurs. « Les organes juridictionnels de notre pays doivent être plus rigides et sévères contre les auteurs, acteurs et complices de ces actes » avait-il demandé. Continuant son discours, il a pointé du doigt les juges qui ne font pas leur travail à cause de la corruption. De ce fait, il compte durcir les procédures d’éligibilité au poste de magistrat, procureur ou juge. Pour le besoin de transparence, les candidats devront désormais faire une déclaration de biens sur honneur.

La conspiration sent à plein nez

Le régime de Theodoro Obiang vient d’échapper encore une fois à un coup d’Etat. De fait, en 2004, un autre putsch avait déjà manqué de faire sauter le président équato-guinéen. Le coup avait été dirigé par Simon Mann un ex agent des forces spéciales britanniques reconverti dans la vente d’armes et le mercenariat. A l’époque l’opposant Severo Moto, refugié en Espagne, avait été pointé du doigt. Avec cet autre coup le pouvoir de Theodora Obiang est peut-être en train de vivre son sursis. Chancelant, le régime est au bout des nerfs et trouve des conspirateurs partout. Les Etats Unis, la France et l’Espagne voudraient abattre son régime.
Les vœux de Theodoro Obiang pour une justice plus dure envers les fauteurs de troubles pourra-t-il émousser l’ardeur de ceux qui veulent sa chute ? Pas si sûr et la prochaine tentative sera peut être la bonne. N’est-il pas peut-être temps pour lui de rendre le tablier pour ne pas connaître le même sort que tous les autres présidents qui ont accaparé le pouvoir comme lui ? Bien que la raison le veuille, la dernière décision revient au peuple équato-guinéen. Lui seul a le droit de se choisir les dirigeants qu’il veut et la forme de gouvernement qu’il souhaite.

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