Il ne se passe plus de semaine sans que de nouveaux témoignages soient révélés aux médias, sur cette pratique machiste. Producteur, réalisateurs, hommes d’Etat, tout le monde est éclaboussé par cette offensive des victimes.
Sandra Muller, créatrice de #balancetonporc poursuivie en justice par Eric Brion. Comme sorties de leur torpeur, les femmes ont enfin décidé de parler. C’est ainsi que la journaliste Sandra Muller a dénoncé Eric Brion, l’ancien patron de Equidia.fr.
La journaliste Sandra Muller est poursuivie en justice par son supposé harceleur, Eric Brion. Ce dernier l’accuse d’avoir menti à son sujet pour une raison qu’il ignore. En emmenant Sandra Muller devant la justice, il espère obtenir au moins une réparation financière si son image est déjà dégradée. Sandra Muller n’entend pas non plus se laisser faire en affirmant qu’elle irait au bout de ce combat.
Meeto libère la parole
Tout a commencé le 5 octobre 2017, quand le New York Times fait de graves révélations sur le producteur et réalisateur Harvey Weinstein. Plusieurs femmes l’accusent de harcèlement sexuel et révèlent avoir été menacées par lui. A la suite de ce scandale, plusieurs Hashtag voient le jour dont le plus célèbre Meeto. En France, la journaliste Sandra Muller crée le mot-clé Balancetonporc qui récolte des milliers d’adhérentes. Sandra Muller avait dévoilé, par un tweet, le nom de son harceleur le 13 octobre. C’était Eric Brion, le patron de la chaîne Equidia.fr.
Eric Brion porte plainte pour diffamation
Trois mois après l’accusation portée contre sa personne, Eric Brion charge à son tour et dépose une plainte en diffamation contre la journaliste. Celle-ci a annoncé la nouvelle aux médias en affirmant : « Eric Brion que je nomme comme l’auteur des propos dégradants dont j’ai fait l’objet a finalement changé de stratégie et a décidé, contre toute décence, de m’amener devant les tribunaux. ». Dans cette assignation pour diffamation, l’homme réclame 50.000 euros de dommages et intérêts, 10.000 euros de frais d’avocats et des publications judiciaires. La journaliste, qui réside en ce moment aux Etats Unis, juge son offensive scandaleuse et choisit de ne pas se laisser faire.
Sandra Muller, déterminée à aller jusqu’au bout
Sandra Muller serait résolue à aller au bout de cette histoire qui l’oppose à Eric Brion qu’elle identifie comme son harceleur. Effectivement il y a eu un problème entre les deux protagonistes mais tout le monde n’a pas la même opinion de ce qui doit être classé comme « harcèlement » ou non. L’homme avait déjà reconnu avoir tenu des « propos déplacés » à l’endroit de la journaliste lors d’un cocktail trop bien arrosé. Cependant il refuse d’appeler cela un harcèlement, alors que Sandra Muller affirme bien que ç’en est un. « J’irai jusqu’au bout de ce combat avec l’aide de mon avocat et j’espère que ce procès sera l’occasion de porter un véritable débat sur les moyens de lutte contre le harcèlement sexuel. » affirme-t-elle.
Eric Brion est sûr de son fait et demande réparation. Il reconnait des propos désobligeants envers la journaliste, mais il n’appelle pas cela du harcèlement. Nous sommes bien ici en face d’une difficulté lexicographique autant que juridique. C’est la parole de l’autre contre la mienne et en matière de justice cela ne suffit pas à prendre une décision. D’où le besoin de prendre des mesures idoines pour encadrer la procédure de dénonciation. Certaines personnes alertent déjà l’opinion internationale sur les dérives de cette vague de dénonciation. Rien ne garantit que certaines victimes ne cherchent pas à tirer profit et gloire d’une telle entreprise. Les présumés bourreaux ont aussi un honneur et une carrière à défendre.