Burkina Faso : l’état se met au régime face à la crise socio-économique

Joseph Amenan

Malgré la reprise des négociations en début d’année 2018, entre ces syndicats et le ministère de tutelle, les enseignants tendraient toujours à durcir le ton.
C’est dans ce cadre que l’Etat burkinabé a décidé de se mettre au régime afin de faire face à la crise socio-économique qui secoue le pays depuis des mois.

Le gouvernement a opté pour une réduction drastique de ses dépenses sans distinctions de titre. Le Président Marc Roch Kaboré, en personne, serait concerné par cette rationalisation des dépenses de l’Etat. Tous les élus locaux ne seront pas épargnés par cette cure que l’on veut salvatrice et exemplaire. Les députés seraient même allés jusqu’à demander qu’on réduise leurs salaires.

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Le gouvernement dans la ligne de mire des grévistes

Depuis la rentrée scolaire d’octobre 2017, le Burkina Faso est en proie à une grève dans le système éducatif. Avec le temps, la crise prend le chemin de l’impasse puisque le ministère de tutelle n’arrive pas à s’entendre avec les syndicats enseignants. Bien que la nouvelle année ait vu des négociations qui permettent d’être optimiste, la grève ne faiblit pas pour autant. Pendant que les enseignants se plaignent des déboires de leur métier, certaines voix s’élèvent pour dénoncer le train de vie, dit princier, des membres du gouvernement. C’est donc raisonnablement que l’Etat a décidé de montrer l’exemple en se mettant à la diète.

L’Etat annonce la rationalisation de ses dépenses

Dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat, certaines dispositions auraient été prises par l’Etat burkinabé si l’on s’en tient au quotidien économique, L’Economiste du Faso. Ces mesures concerneraient d’abord les crédits de communication. La première classe concerne le Chef de l’Etat, le Premier ministre, le Ministre d’Etat, les Ministres chargés de la Défense, Sécurité et Affaires étrangères. Ceux-là toucheront 400.000 Francs de crédit de communication par mois. La deuxième classe concerne les présidents d’institutions et les autres personnalités ayant range de ministres. Ces derniers toucheront, mensuellement, un crédit de communication de 200.000 Francs. La seconde mesure porte sur les dotations en carburant. A ce niveau nous avons 700.000 Francs par trimestre pour les ministres et les présidents d’institutions, 400.000 pour les directeurs de cabinets et secrétaires généraux, 250.000 pour les directeurs généraux et assimilés, 225.000 francs pour les conseillers et secrétaires techniques, secrétaires permanents, inspecteurs généraux et directeurs généraux adjoints, 150.000 pour les directeurs de la communication et de la presse ministérielle et 75.000 par trimestre pour les secrétaires particulières. A ce plafonnement de dépenses ajoutons aussi l’interdiction, au compte de l’Etat, des lavages de véhicules et engins au service public et les branchements à l’eau et à l’électricité au sein des services publics à des fins commerciales.

Les députés font mieux que ça

Les députés de la République du Faso sont rentrés dans la procession en demandant qu’on réduise leur salaire, tout bonnement.

« Les députés de la 7e législature ont décidé à l’unanimité de diminuer leurs émoluments de 19%. Le salaire des députés passent donc de 1.200.000 à environ 960.000, en solidarité avec notre peuple dont la majorité vit en dessous du seuil de pauvreté. » a souligné Salif Diallo,

président de l’Assemblée Nationale. Cette décision de la réduction du salaire des députés est très bien accueillie par les populations burkinabés.
Les autorités de la République du Burkina Faso font preuve d’humanisme et de démocratie. En acceptant de se mettre au régime ils se montrent ainsi solidaires de la majorité des Burkinabés qui peuvent à peine s’assurer les trois repas quotidiens. Bien que ces mesures ne pourront pas à elles seules juguler la crise socio-économique, elles sont une preuve d’un grand esprit de la part des dirigeants du pays des hommes intègres. D’ailleurs combien sont-ils ces gouvernants à se soucier ainsi de leurs peuples en diminuant leur train de vie ? Très peu en tout cas, et on l’on ne pourrait s’empêcher de penser au cas récent ivoirien avec les largesses attribuées aux députés.

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