Esclaves en Libye : une invention de CNN ?

by Amani Georges

Il y’a des mois, la Libye a été secouée par un scandale de migrants qui étaient vendus comme esclaves. Plus de deux mois après le reportage de CNN, les autorités libyennes s’apprêtent à donner les résultats de leurs enquêtes. Mais de prime abord, le ministre libyen des affaires étrangères remet en cause l’authenticité du reportage diffusé au mois de novembre par la chaîne américaine.

Existe-t-il vraiment des esclaves en Libye comme l’avait démontré CNN dans un reportage en Novembre ? Les autorités libyennes vivement critiquées pendant ce scandale de vente des migrants comme esclaves fourniront d’ici peu une réponse, plus précisément dans un mois. En marge du sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba fin de semaine dernière, le ministre libyen des affaires étrangères a accordé une interview exclusive à Jeune Afrique. Face à la vague de condamnation de l’esclavage en Libye, le premier ministre libyen avait annoncé l’ouverture d’une enquête en vue de localiser ces centres de détention contrôlés par des groupes armés qui s’adonnent au commerce des migrants africains. Selon Mohamed Tahar Siala, les conclusions de cette enquête seront connues ‘‘dans un mois’’. Mais avant la diffusion de ce rapport très attendu par la communauté internationale, le chef de la diplomatie libyenne a balayé d’un revers de la main l’information révélée par CNN en novembre dernier. Une reporter de la chaîne américaine avait infiltré un présumé réseau de vente de migrants comme esclaves par des groupes armés. Une vidéo dans laquelle on voit un membre d’une milice libyenne marchandé le prix d’un migrant africain a suscité une indignation autant en Afrique qu’en Europe. Mais le chef de la diplomatie libyenne doute de l’authenticité de la bande vidéo diffusée par CNN il y’a quelques mois.

‘‘Les libyens ne sont pas des esclavagistes’’

Au cours d’une interview accordée à Jeune Afrique (Nadia Lamlili), le ministre libyen des affaires étrangères a catégoriquement refusé l’idée selon laquelle des libyens seraient impliqués dans un réseau d’esclavage : « Nous avons aussitôt condamné ces scènes et ouvert une enquête judiciaire pour identifier les criminels et les punir. Mais, pour nous, ce reportage n’est pas fiable tant que les actes qui y figurent n’ont pas encore été authentifiés. Il faut attendre l’enquête de la justice libyenne pour en juger. Si jamais ces crimes se confirment, leurs auteurs seront sanctionnés. Dans nos lois, l’esclavage est un crime. Il ne fait partie ni de notre religion musulmane, ni de notre culture. Par conséquent, il n’existe pas d’esclaves en Libye, peut-être des mafias qui exploitent la détresse de ces migrants pour les revendre à d’autres mafias, mais les libyens ne sont pas des esclavagistes. », a déclaré Mohamed Tahar Siala. Toutefois, le chef de la diplomatie ne dément pas la présence d’un nombre élevés de migrants en Libye, évoquant même la barre des 750 000 migrants africains bloqués en Libye.

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