De nouvelles révélations dans l’affaire du député accusé d’avoir porté la main à une policière en Côte d’Ivoire. Le parlementaire Yah Touré, membre du groupe parlementaire PDCI, avait été interpellé fin de semaine dernière pour avoir giflé une policière pendant le contrôle de son véhicule. Cette affaire avait suscité de nombreuses réactions tant sur la toile, au niveau de la scène politique ivoirienne qu’au Parlement.
Sur la toile, nombres d’internautes ivoiriens s’étaient insurgés contre l’acte posé par le député Yah Touré qui selon certains useraient des privilèges liés à sa fonction de parlementaire pour outrepasser les lois, lui qui est censé les défendre. Sur le plan politique, l’arrestation du parlementaire ivoirien a provoqué de vives tensions entre quelques partisans du PDCI et la police. Informée de l’arrestation d’un des leurs, une forte délégation du parti démocratique de Côte d’Ivoire, conduite par le président de la jeunesse urbaine, s’était rendue au palais au ministère de la justice pour prendre des nouvelles de Yah Touré. Mais cette visite qui n’était à priori qu’une simple routine a viré à l’accrochage entre les agents de la police et la jeunesse PDCI. Le neveu du président Henri Konan Bédié qui faisait partie de la délégation sera même blessé pendant les accrochages avec la police. En réaction à l’arrestation d’un membre l’Assemblée Nationale, l’hémicycle ivoirien avait pour sa part ordonné la suspension des poursuites contre le député, brandissant l’article 92 alinéa 3 de la nouvelle constitution ivoirienne puis l’article 45 alinéa 3 du règlement de l’Assemblée Nationale ivoirienne. Ces deux dispositions stipulent qu’il est formellement interdit d’entamer des poursuites contre un député pendant qu’il est en fonction, sauf si l’Assemblée Nationale décide de lever son immunité parlementaire, ce qui n’a visiblement pas été le cas avec Yah Touré. En raison de ce vice de procédure, le député PDCI interpellé a été relâché mais l’affaire alimente toujours la polémique. Pour cause, un témoin cité dans un quotidien ivoirien a formellement démenti la version des faits que nous connaissons tous, à savoir que le député avait giflé la policière pendant un contrôle.
L’affaire Yah Touré n’a pas livré tous ses mystères
Si tout le monde croyait en la théorie selon laquelle le député avait porté la main à une policière en service, un témoin oculaire cité par un journal dément lui cette version officielle de l’histoire. A en croire ce témoin devant qui toute la scène se serait déroulé, le député n’a jamais giflé l’agent de police comme cela avait été indiqué. Et d’après ce nouveau témoignage, ce serait même la policière qui devrait être mise en cause dans cette affaire, étant donné qu’elle avait tenu des propos xénophobes à l’égard du parlementaire, traitant celui-ci de dioula (nordiste, ndlr). Pour confirmer l’innocence du député, le témoin se dit même prêt à une confrontation avec la policière.