Va-t-on assister à un éventuel rapprochement entre le RDR et la branche dissidente du FPI dirigée par Aboudramane Sangaré ? Seule certitude, Cissé Bacongo, l’un des cadres du Rassemblement des Républicains, n’écarte pas la possibilité d’un rapprochement avec l’aile radicale du front populaire ivoirien.
En Côte d’Ivoire, les désaccords entre le RDR et l’aile radicale du FPI dirigée par Aboudramane Sangaré sont connus de tous. L’idée d’un rapprochement avec la branche dissidente du Front Populaire Ivoirien était l’un des temps forts d’ l’interview de Cissé Bacongo paru ce vendredi dans le quotidien ivoirien L’Inter, un entretien qui intervient quelques jours après la tenue d’un meeting du Rassemblement des Républicains dans la commune de Koumassi. Selon le Vice-président du RDR, il n’y aurait aucune raison de refuser de tendre la main à l’aile radicale du FPI dirigée par Aboudramane Sangaré, quand bien même cette branche du parti n’aurait à ce jour aucune existence juridique en Côte d’Ivoire : « Mais ce n’est pas parce que le groupe de Sangaré n’est pas reconnu juridiquement que ce groupe n’existe pas. Ce serait quand même assez curieux que parce que quelqu’un n’est pas reconnu, donc qu’il n’existe pas, alors qu’il marche et qu’il parle. Les apatrides existent physiquement, mais ils n’ont sans doute pas une nationalité. Ils ont fait, le week-end, le lancement de la fête de la liberté à Gagnoa. Ils ont parlé. Ils ont pris des décisions et ils sont suivis par des militants, par des personnes, par des femmes et hommes qui se considèrent comme étant des militants du Fpi qui se reconnaissent dans leur position, dans tout ce qu’ils font. Donc pour moi, il est important de parler à tous ceux-là, d’autant plus facilement que nous avons été ensemble. Nous avons été ensemble dans le cadre du Front républicain. Ce qui s’est passé en 2010 à la faveur de la crise post-électorale ne devrait pas, de mon point de vue, constituer un obstacle définitif à un rapprochement entre nous. », a martelé le conseil du président Alassane Ouattara.
Après le PDCI, une alliance RDR- FPI ?
L’idée d’une réconciliation avec la branche dissidente du FPI ne va-t-elle pas envenimer une situation déjà tendue au sein du RHDP ? Les deux principaux partis de coalition se sont engagés à conduire à bon port le processus de création du parti unifié RHDP. Mais depuis la mise en place du Haut Comité chargé de rédiger le manifeste du parti unifié, les lignes ont très peu bougé dans le sens de la réunification des forces vives du RHDP. Les choses iraient même à contre-courant car une partie de la jeunesse du PDCI semble radicalement opposé à l’idée de création du parti unifié. En janvier, quelques dizaines de militants issus du JPDCI avaient empêché la tenue d’une réunion du Haut comité prévue au siège du parti à Cocody. A défaut d’une alliance avec le PDCI, le RDR ne serait pas du tout opposé à une alliance avec la branche radicale du FPI dirigée par Sangaré : « Il faut rien exclure au départ. Il faut que toutes les options restent ouvertes. On peut se rapprocher pour déjà faire chuter la tension qui existe entre nous, qui est perceptible dans les discours, dans les comportements. Et après, on peut progresser vers d’autres choses jusqu’à un rapprochement qui se traduirait par une alliance. Pourquoi pas ! », a estimé Cissé Bacongo dans l’interview parue ce vendredi.