Afrique du sud : Jacob Zuma refuse de démissionner, l’ANC passe au plan B

Amani Georges

La démission tant attendue de Jacob Zuma par l’ANC n’aura pas lieu ce mercredi comme certains l’espéraient. Comme convenu, le président sud-africain s’est exprimé ce 14 février à travers une interview accordée à la chaîne nationale SABC. En lieu et place de sa démission, le chef d’Etat sud-africain s’est interrogé sur les raisons de sa démission réclamée par son parti, une décision qu’il a qualifié d’injustice aujourd’hui.

En Afrique du Sud, la démission de Jacob Zuma dont Cyril Ramaphosa est pressenti comme le successeur n’aura pas lieu ce mercredi. A l’issue d’une réunion tenue mardi, le parti présidentiel avait appelé dans un communiqué officiel le président sud-africain à démissionner, une démission dont l’annonce était prévue pour ce mardi d’après certains responsables de l’ANC. Comme convenu, Zuma s’est exprimé ce mercredi dans une interview livrée à la chaîne nationale SABC. Pour le président sud-africain, ce serait une grave injustice de vouloir l’écarter de la présidence du pays, alors que ceux qui réclament sa démission n’avancent aucune raison : « Au cours des discussions les gens disaient : « Zuma doit partir ». Ce n’est pas nouveau. Cela a été dit à plusieurs reprises toute l’année. Mais ces gens-là n’ont jamais donné leur raison. C’est pour cela que je trouve très étrange que mon parti me dise : « Maintenant, tu dois partir », en ne suivant aucune procédure de l’ANC », a fait savoir Jacob Zuma. D’après le président sud-africain, aucun responsable du parti n’est en mesure de lui fournir des preuves susceptibles de justifier sa démission tant réclamée par l’ANC. Le Comité national exécutif qui espérait un départ du président ce mercredi reste sur une nouvelle désillusion, alors que des discussions avaient eu lieu tard dans la nuit du mardi entre Zuma, le président de l’ANC et Ace Magashule le secrétaire général du parti. Après l’échec des négociations pacifiques, le parti au pouvoir envisage désormais de passer au plan B pour obtenir la démission du président.

Le plan B de l’ANC pour faire partir Zuma

Si le président sud-africain refuse de démissionner, le débat sur son départ est loin d’être encore clos. Face à son refus de céder le fauteuil avant la tenue des élections générales prévues en 2019, l’ANC envisage de contraindre désormais Jacob Zuma à la démission. Pour ce faire, le parti a annoncé qu’il déposera jeudi une motion de défaillance au Parlement contre l’actuel chef d’Etat. Cette motion viendra donc s’ajouter à celle déjà déposée par certains partis d’opposition en Afrique du Sud. Même si aucun ultimatum n’a été fixé à l’actuel président, ces jours semblent désormais compter avec cette démission forcée que prépare l’ANC. Le clan Gupta, très proche de Jacob Zuma, se retrouve régulièrement dans le viseur des autorités sud-africaines depuis un moment. Dans la journée du ce mercredi, la police a effectué une perquisition au domicile de cette richissime famille indienne accusée de corruption aux plus hautes sphères de l’Etat en complicité avec Zuma, autant d’arguments qui présagent un départ imminent du successeur de Thabo MBeki.

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