Affaire Maëlys : pourquoi Nordahl Lelandais a-t-il été hospitalisé ?

Said Koyiami

Dans la matinée de ce jour de Saint-Valentin, alors que les gendarmes venaient de trouver une preuve capitale contre lui, Nordahl Lelandais a demandé à voir un juge d’instruction pour tout avouer. C’est ainsi qu’il a admis avoir ôté la vie à la petite Maëlys de Araujo et avoir enterré son corps quelque part au sud-est de Pont-de-Beauvoisin.

Ce témoignage a pris de cours gendarmes et juges ainsi que tous ceux qui suivaient jusqu’ici ce dossier, l’un des plus retentissant ces dernières années en France. Sur la base des indications de Nordahl Lelandais, les enquêteurs se sont rendus sur les lieux supposés du crime pour constater les faits. Des ossements humains, vraisemblablement ceux de Maëlys de Araujo, ont été retrouvés dans le secteur après d’intenses fouilles. Grâce à l’apport salutaire des chiens, les gendarmes ont pu trouver les restes supposés de la petite fille malgré la météo particulièrement hostile. Dès lors, tout le monde s’est dit soulagé, particulièrement tous ceux qui priaient pour que le criminel soit enfin démasqué. Pourtant la joie fut de courte durée, du moins c’est ce qui est donné de voir. L’auteur présumé, Nordahl Lelandais est tombé dans une crise de dépression le vendredi 16 février alors que tout le monde s’attendait désormais à ce qu’il livre tous les secrets qu’il cacherait encore. Au nombre de ces secrets figureraient le motif de son crime et surtout les circonstances de ce dernier. De cet éclaircissement dépendrait la sanction finale des juges. Malheureusement l’individu a sombré dans le stress et a demandé à être hospitalisé. Cet accident ne pouvait que mal tomber au moment où les espoirs de connaître toute la vérité commençaient à poindre.
*Nordahl Lelandais avoue son crime aux enquêteurs
La disparition et la mort de la petite Maëlys de Araujo ont ému et continue d’émouvoir toute la France. Le besoin de trouver le coupable de ce crime abject a mobilisé de nombreuses personnes, des anonymes et des enquêteurs chevronnés. Pendant plusieurs mois le suspect principal, Nordahl Lelandais, s’était muré dans un silence total. Ce silence a été interprété comme un signe de dédain du suspect envers les autorités et la famille de la victime. Contre toute attente, tout s’est accéléré le mercredi 14 février après que la gendarmerie a trouvé une preuve accablante. Comme pour avoir une longueur d’avance sur la justice, Nordahl s’était alors proposé de parler et de dire toute la vérité. Dans cette matinée du 14 février, il passe donc aux aveux et révèle aux enquêteurs le lieu où il a enterré la petite fille de 8 ans. A partir de ces révélations inédites, les magistrats, aidés des gendarmes, ont pu faire un grand pas dans ce dossier. Les restes de la petite fille ont été retrouvés dans le périmètre indiqué par le suspect. Fort de ces nouvelles découvertes, les gendarmes et les magistrats sont convaincus que tout sera résolu sous peu. Didier Plunian, commandant de la section de recherche de Grenoble indiquait à cet effet que : « les experts de l’IRCGN qui sont désormais en possession de tous les éléments matériels tels que les ossements, les vêtements, etc., ont l’intention d’aboutir à un certain nombre d’enseignements dans un délai de trois à cinq semaines. ».

Les restes de Maëlys retrouvés

Les gendarmes et les juges de cette affaire ont fait un grand bond en retrouvant les restes de Maëlys de Araujo. Le suspect a conduits les enquêteurs sur les lieux supposés du crime, au sud-est de Pont-de-Beauvoisin, mais ceux-ci ont buté sur une difficulté majeure : la météo. Il y avait une tonne de neige qui empêchait d’avancer et de faire avancer les fouilles. Heureusement, les efforts de la brigade cynophile ont pu faire aboutir les fouilles, quelques heures plus tard, malgré les approximations de Nordahl Lelandais. Les gendarmes ont découvert la quasi-totalité des ossements de la petite fille ainsi que les habits qu’elle portait au moment de sa disparition, cette nuit du 27 août 2017. Cerise sur le gâteau, ses sandales ont été aussi retrouvées dans un ravin, pas loin de ses restes. Le procureur de la République de Grenoble avait conclu, à la suite de ces découvertes importantes, que les opérations de recherche étaient terminées, quoique les analyses se poursuivent. Le sort a voulu que d’autres ossements soient retrouvés dans le même secteur supposé du crime. Jusqu’ici, rien n’a encore filtré sur ces nouvelles trouvailles. S’agirait-il d’une partie des restes de Maëlys de Araujo ou des ossements d’une autre victime ? Les prochaines semaines, voire même les prochains jours nous en diront un peu plus.

Nordahl Lelandias tente de faire amende honorable

Après avoir avoué son crime horrible, Nordahl Lelandais aurait tenté une parade pour s’en sortir à bon compte. Tout d’abord, il aurait présenté ses excuses à la famille éplorée. En tout cas c’est ce que rapporte le procureur de la République de Grenoble en ces termes : « Il a présenté ses excuses aux parents de Maëlys, à Maëlys elle-même et a dit qu’il regrettait. ». Après ces excuses qu’on rapporte, Nordahl Lelandais aurait également affirmé qu’il a tué involontairement la petite fille de 8 ans. Par le terme involontaire, il voudrait signifier qu’il a donné la mort à Maëlys Araujo par accident. Admettre l’accident permettrait de lui faire obtenir une peine à maxima. Les observateurs et certains experts qui suivent cette affaire depuis le début, affirment que Nordahl Lelandais et son avocat ont mis en place une defense qui consisterait à prendre au pied levé la justice. Ils se serviraient de nouvelles données de l’enquête pour peaufiner leur defense. De toute façon, confie-t-on, Nordahl Lelandais n’a pas eu d’autres choix que d’avouer son crime ignoble. Les gendarmes ont découvert, dans la même matinée du mercredi, du sang appartenant à Maëlys de Araujo dans le coffre de la voiture de sa voiture. Face à cette preuve scientifique il n’aurait pas été possible d’accomplir une parade judiciaire.

Son frère ne croit toujours pas en sa culpabilité

Quand Nordahl Lelandais a eu avoué son crime, tout le monde a poussé un soupir de satisfaction comme s’il ne s’attendait pas à d’autres révélations que celles-ci. Bien qu’ils savaient intimement que Nordahl Lelandais était le responsable de la mort de Maëlys, les habitants de la région n’ont pas manqué d’exprimer leur écœurement et leur colère. Tout le monde croyait en sa culpabilité, même quelques-uns de ses proches comme ses amis et ses copines. Sa mère, qui l’a toujours défendu, émettait souvent quelques réserves raisonnables. Seul son frère pense encore qu’il n’est pas le responsable de ce qu’on lui reproche et qu’il a lui-même avoué. Ce frère, interrogé dans l’émission Sept à Huit sur TF1, dit ne pas encore se rendre compte que c’est bel et bien Nordahl Lelandais qui a commis ce crime crapuleux. Il n’en reviendrait toujours pas et aurait affirmé que son frère serait incapable de commettre une telle horreur. Après avoir affirmé que Nordahl Lelandais était tout de même très renfermé, il déclare, convaincu : « Non ce n’est pas possible ». Pourtant les faits sont bien là et son frère Nordahl Lelandais a lui-même contribué à les établir. C’est surement un déni de la réalité qui pousse le frère à affirmer devant les caméras que son frère ne pourrait pas faire ce dont on l’accuse.

La famille de Maëlys se montre très dure envers le meurtrier de sa fille

En tout cas tout le monde est convaincu de sa responsabilité dans la mort de Maëlys de Araujo à commencer par la famille de la victime. Ces parents, qui ont été mis sous surveillance le mercredi de l’aveu, sont de plus en plus sans pitié pour le meurtrier de leur fille. La sœur de la victime et sa mère appellent l’âme de leur fille à hanter le coupable dans sa future cellule. Sur Facebook, la mère, Jennifer de Araujo a écrit ce mercredi 14 février : « Il aurait fallu attendre cinq mois et demi pour que ce monstre parle enfin. Toi l’assassin de ma fille : Maëlys va te hanter nuit et jour dans ta prison jusqu’à ce que tu crèves et que tu ailles en enfer. Maëlys avait la vie devant elle, tu nous l’as arrachée, on ne la verra plus jamais à cause de toi. Je ne pourrais plus la serrer dans mes bras et lui dire à quel point je l’aime (…) Ce monstre ne fera plus de mal à personne maintenant. Que justice soit faite et que plus jamais un enfant ne subisse de tel acte. Tu nous manque tellement, ton combat on le mènera jusqu’au bout ma princesse. ».

Que risque Nordahl Lelandais après avoir reconnu son crime

Maintenant que Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué Maëlys de Araujo, il n’y a pas de doute qu’il fasse la prison. L’on sait, avec certitude, qu’il fera la prison, mais l’on ignore pour combien de temps. La durée de sa peine dépendra vraisemblablement de la nature et des circonstances de son crime. C’est pourquoi il est important que Nordahl Lelandais parle à nouveau pour dévoiler tous les autres secrets qu’il cacherait encore. Dans les premiers aveux, il a affirmé qu’il a commis le meurtre par accident. Si cela se vérifiait, Nordahl Lelandais écoperait de quelques années de prison seulement. La justice française prévoit, dans ce cas, une peine maximale de 22 ans. Un des amis du meurtrier ne croit pas en cette hypothèse. Il pense qu’il est impossible d’avancer la thèse de l’accident en ironisant en ces termes : « Il aurait tué la petite fille par accident, dans un moment de panique ? Il a quand même pensé à éteindre son portable, c’est qu’il est prévoyant, donc il est organisé, donc il sait ce qu’il fait. ». En cas de violences, de viol et/ou de meurtre volontaire, Nordahl Lelandais risquerait plus gros que 22 ans. Dans cette configuration, la peine maximale prescrite est la perpétuité incompressible.

Nordahl Lelandais se fait hospitaliser dans un hôpital psychiatrique

Même si Nordahl Lelandais ne parle pas, les preuves se chargeront de parler à sa place et dans ce cas, la sentence serait encore plus lourde. Les enquêteurs seraient à pieds d’œuvre pour faire parler les indices en leur possession. Nous pensons notamment aux ossements supposés de la petite fille et ses vêtements et sandales retrouvés dans le périmètre de la scène de crime. Tandis que les investigations allaient bon train ce vendredi, Nordahl Lelandais est tombé dans une crise de dépression. En fin d’après-midi, rapporte le Dauphiné Libéré, Nordahl Lelandais a été hospitalisé à la suite d’un choc dépressif. Le coupable présumé a demandé à être détenu dans un centre psychiatrique parce qu’il aurait subi un traumatisme post-aveu. Le vendredi soir, il aurait rencontré, pendant au moins deux heures, des psychologues et un médecin psychiatre au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier en Isère. Les psychologues et psychiatre ont affirmé que c’était une réaction normale car le sujet aurait gardé, trop longtemps, un lourd secret. Nordahl Lelandais aurait été atteint de tremblements, de sueurs abondantes et de crise d’angoisse. Pour éviter qu’il n’en arrive au suicide, le coupable recevrait des visites toutes les quarante-cinq minutes.

Les populations scandalisées par son internement

Les habitants de la région d’Isère et même de toute la France se sont dits scandalisés par l’état de santé de Nordahl Lelandais. Subitement il serait tombé dans une crise d’angoisse aigue. Au moment où le traquenard se refermerait sur lui, ineluctablement, le meurtrier présumé aurait décidé de poser des barrières. Nordahl Lelandais, pense-t-on, essayerait de fuir la réalité crue qu’il a lui-même provoquée et de se réfugier dans un monde à lui. C’est encore là un mépris de la justice et des parents de la victime, estiment les internautes. La thèse de la folie n’est pas nouvelle dans les affaires judiciaires. La simulation de la démence serait un stratagème fréquemment utilisée par les justiciables pour voir amoindrir leur sentence ou échapper à une peine incompressible. Pour l’un des proches de Nordahl Lelandais, ce dernier jouerait une comédie pour leurrer tout le monde. « Pour moi, il cherche à se protéger. Depuis six mois il n’était pas à l’hôpital et n’avait pas de crise d’angoisse alors qu’il savait pourtant ce qu’il avait fait. Tout ça c’est de la comédie. » dit un de ses amis dans les colonnes du Parisien. Pourtant l’infortuné est bel et bien interné depuis vendredi soir pour recevoir des soins adéquats. Simulacre ou pas, tout le monde appelle à la vigilance pour que Nordahl Lelandais n’en profite pas pour se donner la mort.

Les parents d’Arthur Noyer et de Maëlys solidaires dans le malheur

Les parents du soldat Arthur Noyer ne sont pas restés à l’écart de cette agitation judiciaire. Ils désespèrent toujours que Nordahl Lelandais avoue enfin le crime de leur fils. Dans une lettre adressée au suspect ils confient qu’ils vivent l’enfer depuis plus de huit mois. Leur fils, Arthur Noyer, 24 ans, a été retrouvé mort en avril 2017 dans les alentours de Chambéry. Les enquêtes sur les disparitions qui ont permis de confondre Nordahl Lelandais, déjà soupçonné dans le meurtre de Maëlys de Araujo. Malgré le temps qui passe, le principal suspect n’a jamais rien dit sur ce meurtre dont on l’accuse. C’est pourquoi la famille endeuillée déclare qu’elle est dans le désespoir depuis huit mois au moins. Elle prédise que le visage de leur fils hantera à jamais les jours et les nuits de Nordahl Lelandais. Enfin la famille exhorte : « A vous Mesdames et Messieurs de la Pénitentiaire et de l’Hôpital, nous vous implorons ; surtout surveillez-le bien, qu’il ne puisse, au gré d’une inattention, fuir lâchement ses responsabilités. ». Répondant à la famille d’Arthur Noyer la famille de Maëlys affirme que son inquiétude est fondée et qu’elle partage sa tristesse.

Le meurtrier présumé devrait être entendu le jeudi prochain

A présent que le coupable présumé est interné dans un hôpital psychiatrique, les proches et amis des victimes s’inquiètent de la suite des événements. Ils craignent que le meurtrier se suicide pour échapper à la peine qui l’attend. S’il se suicidait, il emporterait aussi, avec lui, une grande partie des secrets. Malgré l’enthousiasme des experts médico-légaux et les prouesses de la police criminelle, il y a des secrets qui ne peuvent être révélés et certifiés que par les témoins de crime. Dans le cas qui nous concerne, les seuls témoins sont les victimes et le coupable présumé. Les premiers ne pouvant plus parler, le deuxième doit absolument se confier, entièrement, pour circonscrire et corroborer les analyses en cours. Les juges veulent entendre à nouveau, Nordahl Lelandais le jeudi prochain. Il urge de le faire parler une fois de plus pour tout savoir pendant qu’il est encore temps. Vu le traumatisme actuel du meurtrier tout se complique, mais rien n’est encore perdu. A défaut de le voir au palais de justice, à cause de son état défaillant, les juges pourraient se déplacer au centre hospitalier pour l’y auditionner. En attendant, il reste encore trois jours, pour que le patient puisse retrouver ses esprits.

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