Cameroun : les séparatistes menacent John Fru Ndi, ce dernier réplique

Joseph Amenan

Tous ceux qui ne sont pas avec eux, sont automatiquement désignés, par eux, comme des ennemis du peuple ambazonien. Personne n’échappe à cette logique implacable, y compris les partisans d’une République fédérale camerounaise.

A ce sujet, le SDF du leader John Fru Ndi a du souci à se faire, à la veille de son congrès électif.
Les séparatistes camerounais menacent John Fru Ndi et le SDF de représailles s’ils organisaient leur congrès électif à Bamenda, la capitale de la République de l’Ambazonie. Avec les cadres du SDF, c’est toute la classe politique du pays qui est mise en garde par les sécessionnistes. Ces derniers promettent une réponse mémorable si les prévenus s’entêtaient à tenir leur réunion à Bamenda. De son côté, John Fru Ndi affirme qu’il les attend de pied ferme, quoique…

Un congrès pour élire le candidat du SDF

2018 est une année électorale au Cameroun, si l’on s’en tient aux récurrentes publications de nos confrères camerounais. La plus attendue de ces élections, est bien évidemment l’élection présidentielle 2018. Depuis un an au moins, une bonne dizaine de candidats sont déjà connus, dont un certain Paul Biya. Au niveau du Social Democratic Front (SDF), principal parti politique anglophone et 2e force politique du pays, rien n’est encore décidé. Pour pouvoir participer à la présidentielle de 2018, le Chairman du SDF doit avant tout se faire consacrer par les siens. Sur sa route se tiennent d’autres leaders du SDF comme Oshi Joshua et Mbah Ndam. Les membres du SDF doivent se retrouver les 22, 23 et 24 février 2018 pour tenir leur congrès électif. Le seul bémol-et il est de taille- c’est que les activistes pro-sécession ne veulent pas voir une telle réunion s’organiser à Bamenda, la capitale anglophone.

Les séparatistes menacent de s’en prendre à tout le monde

Le SDF de John Fru Ndi n’a jamais été en bons termes avec les indépendantistes. Ces derniers accusent le Chairman du SDF d’être un traitre et un vendu. En effet, John Fru Ndi et les siens ne veulent pas d’une indépendance de leur région mais d’une certaine autonomie au sein d’une république fédérale. Nenni, affirment les combattants sécessionnistes qui ne veulent en aucun cas faire des compromis avec le régime de Paul Biya. Dans une lettre adressée aux cadres du SDF et particulièrement à John Fru Ndi, ils affirment qu’ils répondront de façon brutale à toute défiance. De fait, ils ne veulent voir aucune réunion du SDF ces temps-ci, à Bamenda. Les sécessionnistes ont également adressé des avertissements aux autorités locales, majoritairement issus du RDPC, parti au pouvoir. Sénateurs, députés, préfets, sous-préfets, secrétaires généraux sont donc prévenus.

John Fru Ndi, même pas peur

John Fru Ndi, particulièrement visé par les menaces des séparatistes se dit prêts à relever le défi. Dans un entretien accordé aux médias locaux, le Chairman du SDF affirme ceci : « Vous n’êtes pas plus maquisards que moi…Venez je vous attends ». Ces propos manifestent la volonté de John Fru Ndi de ne pas se laisser influencer par les menaces très explicites des indépendantistes. Aux dernières nouvelles, le congrès aurait été délocalisé dans un lieu plus sûr.
En fin de compte, les séparatistes ont eu raison de la détermination des membres du Social Democratic Front. Vraisemblablement, ils se positionnent comme les vrais maîtres des lieux malgré la présence très dissuasive des forces de défense et de sécurité camerounaises. La guérilla entreprise par les séparatistes se durcit de jour en jour et fait beaucoup de victimes parmi les soldats de l’armée camerounaise. Celle-ci est très clairement prise en sandwich entre les incursions de Boko Haram au nord donc mardi 20 février il y a eu 5 mort et la guérilla sécessionniste au sud-ouest.

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