Procès de Simone Gbagbo : l’ex-première dame de nouveau jugée ?

by Amani Georges

Un procès contre Simone Ehivet, l’épouse de l’ancien président Gbagbo devrait bientôt avoir lieu. A la suite de sa première condamnation où elle avait écopé d’une peine de 20 ans d’emprisonnement, la justice ivoirienne pourrait très prochainement l’épingler à nouveau dans le cadre de la crise post-électorale de 2010

Audience en vue pour une ancienne condamnée

Le procès de Simone, ancienne première dame de la Côte d’Ivoire et épouse de Laurent Gbagbo, avait fait la une des journaux ivoiriens l’an dernier. Après un marathon judiciaire, la justice ivoirienne avait rendu son verdict et requis 20 ans de réclusion pour la dame de fer de l’ancienne mouvance présidentielle. Ses avocats s’étaient d’ailleurs indignés contre cette sentence rendue par le tribunal. Un an après la date anniversaire de sa condamnation qui remonte au 10 mars 2015, elle pourrait à nouveau être convoquée devant les juridictions du pays. Cette fois, les charges qui pèsent contre elle seront probablement plus lourdes, car elle serait accusée de crimes de sang. Mais la décision n’a pas encore été rendue.

Le procès qui a suscité l’indignation l’an dernier

Le cas de Simone a semé la discorde entre l’actuel régime ivoirien et la Cour Pénale Internationale. Après que le chef d’Etat ivoirien ait favorablement accédé à leur demande d’extradition de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, la CPI est revenue à la charge en adressant une autre requête pour le transfert de l’ex-première dame à la Haye. Les autorités ivoiriennes se sont opposées à cette doléance, estimant être en mesure de prendre en charge ce dossier sensible. Les juridictions du pays ont finalement eu le dernier mot dans cette affaire, ce qui leur avait d’entamer des poursuites contre elle. Le déroulement de cette procédure judiciaire était très suivi par les organisations internationales des droits de l’homme, en l’occurrence Human Rights Watch. L’ONG a exprimé sa profonde désolation après le verdict rendu par la Cour.

Simone ou la théorie de la double sanction

Si les charges se confirment, l’épouse de l’ancien président actuellement jugé à la Haye fera partie du cercle très fermé des accusés épinglés à deux reprises par la justice ivoirienne. Deux proches de ce régime avaient subi le même sort. Le général Dogbo Blé radié de l’armée et le commandant Seka Anselme ont été renvoyés devant les tribunaux du pays après une première condamnation. Dans le cadre de la crise post-électorale ivoirienne, ils avaient tous les deux été épinglés par la justice. Récemment ils sont revenus à la barre pour le procès du général Robert Guéi au cours duquel la perpétuité a été requise pour les deux prévenus. La facture risque d’être salée pour ce deuxième round si la Cour suprême confirme le 17 mars prochain la nouvelle charge : « crimes de sang ».Cette double sentence qui se profile à l’horizon brise les espoirs de voir l’ex-première dame du pays revenir sur la scène politique, et pas seulement elle.

Gbagbo et son épouse politiquement enterrés ?

Les partisans du Fpi restent en grande majorité convaincus que l’ancien couple présidentiel fera son grand retour sur la scène politique ivoirienne. Ils affichent un optimisme sans précédents alors que tous deux jours leurs destins dans deux procès aux enjeux énormes. Même si les fidèles de l’ancien président sont persuadés qu’aucune charge ne sera retenue contre leur leader à la Haye, le cas de l’épouse se complique un peu plus d’avantage avec cette seconde parution devant les tribunaux ivoiriens. Elle risque plus gros cette fois, le pire des cas la prison à vie. Dans le contexte politique actuel, il sera difficile pour le couple de sortir indemne des accusations qui pèsent sur lui, même si l’espoir est un luxe que tout le monde peut se permettre.

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