Côte d’Ivoire: déguisée en capitaine de police, une commerçante extorque 25 millions FCFA

Amani Georges

La direction de la police nationale en Côte d’Ivoire vient d’annoncer l’arrestation d’une commerçante qui se faisait passer pour un capitaine de police. L’usurpatrice d’identité résidait dans le département d’Agboville. De source policière, le butin des arnaques montées par la vendeuse déguisée en policière s’élèverait à un peu plus de 25 millions de Francs Cfa.

En Côte d’Ivoire, dame Yeo Fatou avait une façon plutôt particulière à elle de gagner sa vie. Officiellement connue comme une commerçante, elle se déguisait régulièrement en capitaine de police pour extorquer de l’argent à des individus désireux d’acheter des places à des concours d’entrée à la fonction publique ivoirienne. Mais celle qui se croyait plus maligne que les autres a finalement été interpellée par les forces de l’ordre : « Née en novembre 1980, YEO FATOU est commerçante à Agboville. Propriétaire du maquis « CANARIS », elle se faisait passer pour un fonctionnaire de police et appelée » CAPITAINE « . C’est ainsi qu’elle va escroquer 18 personnes pour un préjudice financier d’environ 25 950 000 F CFA. Elle leur faisait croire qu’elle avait un réseau pour entrer au CAFOP, à l’INFAS, à l’INJS, à la POLICE, à la GENDARMERIE, à l’ENA… La perquisition de son domicile a permis de trouver une tenue de la Police Nationale, un treillis militaire, des galons de capitaine. S’étant ainsi rendue coupable d’usurpation d’officier de Police et d’escroquerie, elle a été déférée le 20 février », a indiqué la direction nationale de la police dans un communiqué officiel dévoilé ce vendredi sur les réseaux sociaux. Usant de certains privilèges que lui offrait son faux statut de capitaine de police, dame Yeo Fatou âgé de 38 ans faisait croire à ses victimes qu’elle avait des places de libre pour les concours de l’administration publique. Les concours étant de plus en plus prisés par la jeunesse ivoirienne, elle était donc régulièrement approchée par des individus intéressées d’intégrer la fonction publique ivoirienne. En échange d’une forte somme d’argent, l’usurpatrice d’identité promettait donc à ses victimes des places au concours de leur choix. L’instigatrice de cette combine que nombre d’habitants d’Agboville appelaient ‘‘capitaine’’ a finalement été appréhendée par les forces de police avant d’être déférée au Parquet. Mais l’arrestation de Yeo Fatou ouvre la voie à de nombreuses interrogations.

Une usurpatrice avec des complices ?

Pour monter cette combine et extorquer plus de 25 millions à des individus, dame Yeo Fatou qui a la base est une commerçante, a probablement bénéficié d’une complicité dans cette arnaque. Dans son communiqué, la direction de la police ne précise pas si la faussaire avait des complices, mais il paraît à première vue évident qu’elle avait été aidée par certains complices pour monter cette escroquerie. Pendant la perquisition effectuée au domicile de la faussaire, ‘‘une tenue de la Police Nationale, un treillis militaire, des galons de capitaine’’ ont été découverts, explique la direction de la police nationale dans son communiqué. Comment dame Yeo Fatou a-t-elle pu procurer tous ces éléments qui l’aidaient à se faire passer pour un capitaine de police ? La question reste posée.

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