Alors que le gouvernement gratte une hypothétique sortie de crise avec l’opposition, les enseignants actionnent un autre bouton rouge. De fait, l’Etat togolais n’a pas eu suffisamment de temps de se réjouir des maigres avancées politiques qu’un autre problème se pointe. Les acteurs du système éducatif lui demandent de régulariser leur situation.
Les enseignants agitent à nouveau le spectre d’une grève dans tout le système éducatif togolais. Après l’avertissement chèrement payé de la semaine dernière, la Coordination des Syndicats de l’Education au Togo entendent durcir le ton cette semaine. Les enseignants ont commencé à trépigner d’impatience après quelques semaines de compréhension vis-à-vis de l’Etat.
Les enseignants annoncent les couleurs
Malgré la mise en place d’un cadre de discussions, début janvier, avec le gouvernement, les enseignants du Togo sont à nouveau sur le point de rentrer en grève. Manifestement, ils ne se contentent plus des promesses de l’Etat et des actions posées, bien maigres à leurs yeux. En fin de semaine passée, ils avaient donné le ton en observant trois jours de grève. Les mercredi, jeudi et vendredi dernier, les écoles publiques du Togo ont fermé, la faute aux enseignants qui ne voulaient pas reprendre la craie. Après cette grève de trois jours, ils se sont donné rendez-vous le samedi 24 février pour prendre des résolutions. A l’issue d’assemblées générales, les enseignants ont déposé une lettre au ministère de tutelle pour lui faire part de leurs préoccupations.
Une nouvelle grève annoncée cette semaine
Les enseignants du primaire et du secondaire de l’éducation nationale publique du Togo, viennent de boucler quatre jours de grève. Des réunions, entre tous les syndicats, ont couronné ces trois jours de grève. L’un des syndicats concernés, la Coordination des Syndicats de l’Education au Togo (CSET), a annoncé trois nouveaux jours de grève cette semaine.
« C’est la décision issue des assemblées générales tenues samedi. La lettre sera déposée lundi au ministère concerné »,
avait confié un responsable de la CSET. Cette autre revendication porte sur certaines questions qui restent insolubles depuis des mois. Il s’agit entre autres d’une augmentation des primes et de la revalorisation des indemnités. Selon les grévistes, les primes actuelles se situent entre 19 et 35% des salaires. Ils voudraient les voir porter jusqu’à 50% pour tous les enseignants du public.
Le gouvernement mis dos au mur
L’Etat togolais, qui avait tablé sur le bons sens des acteurs du système éducatif, après les concertations de début janvier, doit se résoudre à l’idée d’une nouvelle grève. L’impatience aura eu raison des enseignants, pourrait-on dire. Ils auront été patients, vis-à-vis du gouvernement, qu’un mois seulement. Pour l’Etat, acculé par son opposition, cette nouvelle ne peut être qu’une prédiction cauchemardesque. Le président Faure Gnassignbe ne devrait plus que casser sa tirelire pour éviter que l’école de son pays se mette en mode veille.
La Coordination des Syndicats de l’Education au Togo attend des actes concrets de la part du gouvernement. Ayant donné le ton la semaine dernière, d’une façon plus que dissuasive, l’on ne devrait pas beaucoup attendre pour voir l’Etat réagir. Il serait de bonne guerre que le problème se résolve au plus vite pour ne pas ouvrir un autre front social dans ce pays déjà ébranlé. L’école accuse déjà un retard depuis le début de l’année 2018 donc il ne faudrait pas, pense-t-on, en rajouter davantage.