L’ONG Amnesty International a dévoilé le rapport annuel de ses activités en Côte d’Ivoire sur la période allant de 2017 à 2018. Dans son rapport, l’organisation internationale des droits de l’homme interpelle le régime Ouattara sur la condition des prisonniers politiques qui seraient au nombre d’environ 200, en attente de jugement. L’Ong Internationale a également déploré l’arrestation de certains journalistes l’année dernière, au motif d’avoir divulgué de fausses informations.
Amnesty International accable le régime Alassane Ouattara dans le rapport annuel de ses activités en Côte d’Ivoire. L’ONG International des droits de l’homme prend au dépourvu l’actuel gouvernement sur plusieurs questions dont celle des prisonniers politiques ivoiriens. Si officiellement l’Etat affirme qu’aucune personnalité politique n’est détenue à ce jour en Côte d’Ivoire pour ses opinions, Amnesty International déclare dans son rapport sur la période de 2017 à 2018 que des détenus d’opinion politique sont encore en attente de leur jugement : « Quelque 200 sympathisants de Laurent Gbagbo, arrêtés en 2011 pour des infractions qu’ils auraient commises pendant la période de troubles qui a suivi l’élection de 2010, étaient toujours détenus dans l’attente de leur procès. Deux d’entre eux, Assi Jean Kouatchi et Bonfils Todé, sont morts en détention en 2017. », note l’ONG Internationale dans son rapport annuel. Cette déclaration de l’ONG de défense des droits humains a été régulièrement divulguée par des opposants politiques proches de l’ancien régime. Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président aurait même été convoqué pour avoir affirmé qu’il existait encore des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. L’Organisme de défense des droits de l’homme va encore plus loin en soulignant dans son rapport annuel que « Les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ont été restreints, et des manifestations ont été interdites. ». Amnesty International déplore également l’arrestation de certains journalistes l’an dernier en Côte d’Ivoire : « En février, six journalistes accusés d’avoir diffusé de fausses informations sur les mutineries au sein de l’armée ont été maintenus deux jours en détention à Abidjan. Bien qu’ils n’aient pas été inculpés, les autorités ont continué à les convoquer pour des interrogatoires. En août, deux journalistes du Quotidien ont été arrêtés en raison d’un article qu’ils avaient consacré à la situation financière du président de l’Assemblée nationale. ».
Amnesty International demande la lumière sur les mutineries
L’ONG de défense des droits humains a également passé en revue les nombreuses mutineries que la Côte d’Ivoire a traversées en 2017 : « Au moins 10 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées lors de mutineries et d’affrontements entre les forces de sécurité et des militaires démobilisés. Quatre personnes ont été tuées entre les 12 et 14 mai, pendant une mutinerie qui a débuté à Bouaké avant de s’étendre à d’autres villes. Elle a été menée par des soldats qui avaient intégré l’armée en 2011 et réclamaient le versement de primes. Le 13 mai, un groupe de mutins s’est rendu dans les locaux de la « Cellule 39 », qui avait condamné la mutinerie, et a ouvert le feu. Issoufou Diawara a été abattu dans le dos et plusieurs personnes ont été blessées. », note Amnesty International dans son rapport. Selon l’ONG, ‘‘Aucune enquête n’a été ouverte sur les homicides commis lors de mutineries et d’affrontements entre des militaires démobilisés et les forces de sécurité’’.