Le procès du putsch militaire manqué au Burkina Faso il y’a environ trois ans s’est ouvert ce mardi. 84 personnalités sont accusées du pays dont des militaires sont accusés d’avoir essayé de renverser le gouvernement de transition chargé de conduire les élections après la chute de Blaise Compaoré. Les audiences ouvertes cet après-midi ont été suspendues et devraient reprendre début mars.
Le procès du putsch manqué au Burkina Faso a débuté ce mardi en début d’après-midi devant les juges civil du Tribunal Militaire. En tout, 84 accusés seront jugés dans le cadre de cette tentative de coup d’état manqué contre le régime de transition en septembre 2015. En première ligne des accusés, le général Diendéré, ancien responsable du régiment de sécurité présidentiel. Le gradé de l’armée burkinabè est à ce jour considéré comme le principal instigateur de ce renversement qui avait créé quelques tensions entre le Côte d’Ivoire et le pays des hommes intègres. Sur les 84 accusés dans ce procès, quatre ont manqué à l’appel ce mardi lors de l’ouverture des audiences qui ont été reportées pour le mois de mars. Ce report est lié au récent décret de nomination du nouveau président du Tribunal militaire. Selon les dispositions en vigueur, ce décret paru dans le journal officiel du gouvernement le 22 février dernier n’entrera pas en vigueur avant 8 jours, raison pour laquelle l’audience du 27 février a été suspendue peu de temps après son ouverture. Selon les dispositions légales, ce décret entrera en vigueur début mars 2018, une date qui marquera également la reprise du procès des 84 accusés du putsch militaire manqué au Burkina Faso en septembre 2015. Sur les quatre-vingt-quatre accusés dans cette tentative de renversement du régime de transition, 9 seraient encore recherchés tandis que 6 font l’objet d’un mandat d’arrêt international. En plus de nombreux gradés militaires cités dans cette affaire, l’ancien ministre des affaires étrangère de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé figure en première ligne des accusés pour ce putsch manqué contre le pouvoir de transition.
Une affaire qui avait embrasé les relations ivoiro-burkinabé
Le putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso avait jeté de l’huile sur les relations de fraternité qui existent entre le pays des hommes intègres et son voisin de la Côte d’Ivoire. Au lendemain du coup d’état manqué, un scandale des écoutes téléphoniques qui auraient eu lieu entre Guillaume Soro et le général Diendéré avait alimenté les tensions entre les deux voisins. Au Burkina, l’on reprochait à plusieurs personnalités politiques ivoiriennes d’avoir pris part à cette tentative de putsch manqué contre le gouvernement de transition. En première ligne des accusés en Côte d’Ivoire, le président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro qui au cours d’une conversation téléphonique diffusée sur les réseaux sociaux, aurait donné des instructions à Diendéré pour renverser le régime de transition. Ces accusations ont formellement été démenties par le président de l’Assemblée Nationale qui n’était pas d’ailleurs la seule personnalité citée dans cette affaire. Selon nos confrères de Jeune Afrique, les noms de l’ancien CEMA de la Côte d’Ivoire, le général Soumaïla Bakayoko et celui de Koné Zakaria, ancien comzone, avaient été également cité dans ce putsch.