Lutte contre les faux médicaments : la Côte d’Ivoire intègre la Convention Medicrime

Amani Georges

Les autorités ivoiriennes viennent de franchir un nouveau cap dans la lutte contre la prolifération des faux médicaments. A l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a annoncé l’adhésion de la Côte d’Ivoire à la « Convention Médicrime », un instrument juridique qui criminalise à l’échelle internationale la fabrication et la vente des produits médicaux contrefaits.

Pour gagner la lutte contre la vente des faux médicaments, la Côte d’Ivoire vient d’adhérer à la « Convention Médicrime ». L’information a été révélée par Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement dans le communiqué qui sanctionne le traditionnel du conseil des ministres : « Le Conseil a adopté une communication relative à l’adhésion de la Côte d’Ivoire à la « Convention Médicrime » pour la lutte contre les faux médicaments. Le phénomène des faux médicaments, apparu dans les années 1980, s’est accentué au cours des dernières années. Le Gouvernement a mis en place plusieurs stratégies et actions de lutte contre ce phénomène, notamment par le renforcement des institutions de régulation, de contrôle et de lutte, la sensibilisation des populations, la conduite d’opérations de saisie et de destruction de médicaments contrefaits, etc. ». Cette adhésion devrait donc permettre à la Côte d’Ivoire d’intensifier ses actions dans le combat contre la prolifération des produits médicaux contrefaits. Avec la démolition du marché de Roxy, les autorités ivoiriennes ont franchi un cap important dans cette lutte contre les faux médicaments, mais de nombreux responsables de ce réseau qui prospèrent à l’échelle mondiale circulent encore en toute impunité, faute de poursuites internationales. Toutefois, selon le ministre Bruno Koné, ‘‘la Convention Médicrime constitue à ce jour le seul instrument juridique international qui criminalise la contrefaçon des produits de santé et facilite les opérations transfrontalières de poursuites judiciaires diligentées contre les contrevenants dans ce domaine’’. En adhérant à ladite Convention, la Côte d’Ivoire emboîte ainsi le pas à certains africains comme la Guinée ou encore le Bénin qui en mars 2017 avait soumis un projet de loi au Parlement pour ratification de la Convention Médicrime.

La difficile lutte contre les faux médicaments en Côte d’Ivoire

Pour gagner le pari d’une Côte d’Ivoire exempte de faux médicaments, les autorités ivoiriennes ne lésinent pas sur les moyens. Entre intensification des campagnes de sensibilisation et renforcement des contrôles sur le terrain, les autorités sanitaires gagnent timidement le combat contre la prolifération des produits médicaux contrefaits. Malgré l’arrestation de plusieurs barons de la drogue et la destruction du marché de Roxy, le démantèlement du réseau n’est pas encore une réalité en Côte d’Ivoire. Excepté quelques trafiquants interceptés ou revendeurs sur le terrain cueillis par la police, les vrais trafiquants respirent toujours l’air de la liberté. L’adhésion à la Convention Médicrime pourrait sans doute changer la donne dans les années à venir. Selon les statistiques mondiales, 10% des médicaments vendus au monde sont des faux, et l’Afrique reste la plaque tournante de ce commerce de produits médicaux falsifiés.

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