Côte d’Ivoire : avec l’OSEP on peut désormais se plaindre de l’administration publique

Certainement des milliers, voire des millions tellement l’administration ivoirienne souffre d’une incompétence criarde. De la justice aux impôts en passant par les mairies, tout le monde observe cette lourdeur et ce manque de professionnalisme de la part de nos services publics. Pourtant, l’émergence que le pays vise à l’horizon 2020, ne saurait s’accommoder de tels piétinements.

C’est pour mettre fin à ces vices handicapants que l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place l’OSEP.
L’Observatoire du Service Public, en abrégé OSEP, est la nouvelle plateforme mise en place par le gouvernement ivoirien pour recevoir les plaintes contre l’administration publique nationale. Dans sa parution N° 15966 du 2 mars 2018, le quotidien gouvernemental, Fraternité Matin, dit Frat-Mat, est revenu sur ce mal qui mine le développement de la Côte d’Ivoire depuis des années.

L’OSEP au secours des usagers contre l’administration publique

Le quotidien d’Etat Fraternité Matin annonce, dans son numéro de ce jour, la création de l’Observatoire du Service Public (OSEP). Le journaliste Alakagni Hala est revenu sur la mise en place de cet outil coercitif à la rescousse des usagers des services publics de Côte d’Ivoire. L’OSEP a été officiellement lancé hier mercredi 31 février en présence du premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du ministre en charge de la modernisation de l’administration, Pascal Abinan Kouakou. L’OSEP est placé sous l’autorité du ministère de celui-ci et a pour mission l’amélioration des performances de l’administration publique. Pour le premier ministre, l’OSEP doit lutter contre « sa lourdeur, sa lenteur ainsi que son manque de transparence. ». Même son de cloche du côté du ministre Pascal Abinan Kouakou pour qui la Côte d’Ivoire doit répondre aux exigences internationales d’égal accès aux services publiques et d’équité.

Le ministre appelle à l’excellence des uns et des autres

Tous les jours les Ivoiriens se plaignent du fonctionnement, ou plutôt du dysfonctionnement de leur administration. Les longues files d’attente à la CIE et à la SODECI, les secrétaires des ministères qui font les intéressantes, les agents de mairie qui prennent tout leur temps si vous ne payez pas quelque chose. Le premier ministre, le ministre de la modernisation du territoire et l’OSEP ne veulent plus voir tout ceci se répéter. Le chef du gouvernement s’est adressé aux cadres de l’administration et les a appelés à collaborer avec l’OSEP. Il les a aussi exhortés à la qualité du service et à l’écoute des citoyens. A l’endroit des animateurs de la structure d’enregistrements de plaintes, il réclame du dynamisme, de l’imagination et surtout de l’intégrité. L’observation seule de ces valeurs permettra à l’administration ivoirienne de propulser le développement économique.

Les sanctions prévues contre les administrateurs indélicats

Comme il y a toujours des brebis galeuses, le chef du gouvernement et le ministre de la modernisation de l’administration se sont voulus assez dissuasifs. Pour ces derniers, la sanction doit côtoyer la récompense si l’on s’en tient aux propos de Fraternité Matin, par la plume du rédacteur Alakagni Hala. Monsieur Amadou Gon Coulibaly a prévenu les réfractaires d’éventuelles sanctions. Il se serait d’ailleurs réjoui des sanctions prises au sein des impôts et des Douanes ivoiriennes. Dans la première structure citée des agents accusés de détournement ont tout simplement été suspendus par la direction. Dans la seconde, le chef de services est aux arrêts depuis le détournement de 150 millions de Francs CFA, la semaine dernière.
L’Observatoire du Service Public est une structure qui tombe à point nommé. Depuis trop longtemps la lourdeur et le laisser-aller dans l’administration passaient pour normes. Désormais tout usager, tout citoyen ivoirien pourra se plaindre auprès de cette structure pour tous les manquements d’agents administratifs. Ceux-ci doivent apprendre qu’ils sont là pour servir les populations et non se servir soi-même. En outre, ils doivent comprendre que l’essor d’un pays dépend avant tout de l’efficacité de son service public. Espérons maintenant que les plaintes des usagers seront traitées comme il se doit et que les réfractaires seront punis selon les règles établies.

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