Burkina Faso : Après l’attaque, la réaction des autorités

Joseph Amenan

Le gouvernement a donné un bilan définitif de 15 morts parmi les combattants, sept djihadistes et huit soldats burkinabés. Les chiffres avancés ne sont pas toujours les mêmes, d’un organe de presse à un autre.

Ce qui est sûr, c’est que les tirs ont bel et bien cessé et que les autorités sont sur place pour s’imprégner de la situation.
Quelques heures après la fin de l’attaque simultanée contre l’ambassade de France, l’Etat-Major des Armées et le Premier Ministère, la réaction des autorités ne s’est pas fait attendre. Le Chef de l’Etat, entouré de ses proches collaborateurs, a rendu visite aux blessés dans les centres de soins improvisés.

Le président de la République se rend sur les lieux de l’attaque

Les autorités burkinabés se sont rendus sur les lieux de l’attaque après l’arrêt des combats. Ceux-ci avaient cessé depuis 15 heures dans le périmètre des bâtiments officiels et depuis 16 heures dans les environs du marché central de Ouagadouou. Le Président de la République, son Excellence Marc Roch Kaboré s’est rendu au chevet des blessés pour apporter son soutien. Il a fait le tour des centres de secours d’urgence à savoir l’hôpital Yalgado, les camps Guillaume et Paspanga et le stade municipal transformé en centre de soins. Les camps militaires auraient accueilli 64 blessés, l’hôpital Yalgado, 5 et le stade municipal, 10. Aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée parmi la population. Ce miracle a été sans doute possible grâce à la bravoure des forces de defense et de sécurité qui ont subi de lourdes pertes.

Attaque terroriste ou tentative de déstabilisation

Des heures après l’attaque qu’on dira terroriste, par habitude, le gouvernement peine toujours à lui trouver un qualificatif. Par prudence, le porte-parole du gouvernement, Rémy Fulgence Djandjinou n’a pas osé parler d’attaque terroriste. Il s’en remet aux conclusions des experts, notamment français, qui seraient déjà à pied d’œuvre. « Dans ce cas d’espèce, seuls les opérationnels pourront nous dire exactement de quoi il s’agit. Y’a une attaque, ça c’est sûr ; du reste je pense que la qualification terroriste on peut la donner. Maintenant les opérationnels nous diront ce qui s’est passé, quels sont les auteurs et comment cela s’est déroulé » a-t-il affirmé dans un point de presse. Pour l’instant l’on ne sait rien des assaillants dont le nombre exact n’a toujours pas été révélé. Certains auraient été faits prisonniers et quatre à sept autres, tués.

Le parquet de Paris ouvre une enquête

Au moment où la fusillade s’achevait, Paris s’était déjà saisi du dossier. Il y a deux heures, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « tentative d’assassinats terroristes ». Ce qui signifie vraisemblablement qu’il n’y a pas eu de victimes à l’ambassade de France à Ouagadougou. Cette procédure de la justice française a heurté la sensibilité d’une partie de l’opinion nationale burkinabé. Celle-ci ne comprend pas pourquoi la France ouvre une enquête si expressément alors que les morts sont encore fumants des balles assassines des terroristes.
L’orage passé, il va falloir maintenant faire toute la lumière sur cette attaque. La principale question est de savoir comment elle a pu avoir lieu en plein cœur de Ouagadougou, au siège même de l’Etat-Major. Il y a sans doute eu une défaillance sécuritaire et elle fut fatale. Sept soldats burkinabés ont perdu la vie, dans ce présumé assaut terroriste. C’est surement l’attaque de trop qui devrait réveiller l’Etat du Burkina Faso afin qu’il assure convenablement la défense de ses citoyens.

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