Sacrifice d’enfant en Côte d’Ivoire : qui est derrière tout ça ?

Amani Georges

Qui se cache derrière les nombreux enlèvements et sacrifice d’enfants en Côte d’Ivoire ? Cette question, aussi intrigante soit-elle, mérite d’être posée aujourd’hui surtout au regard de la récurrence des disparitions constatés sur toute l’étendue du territoire. Le cas du petit Bouba qui a fait la une de tous les médias ivoiriens a sonné le glas de la révolte contre ces ravisseurs dont les motivations restent toujours inconnues.

Trop c’est trop, c’est le nouveau hashtag qui fait la une des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire face aux sacrifices d’enfants commis depuis quelques semaines. La semaine dernière, toute la Côte d’Ivoire était encore sous le choc de l’assassinat de Bouba, un enfant de quatre ans tué par un bijoutier dans le but d’accomplir un rituel d’argent. Si le meurtrier a bel et bien admis qu’il était l’auteur du crime, certains ivoiriens doutent de l’argument avancé par ce dernier, qui dit avoir agi pour son propre compte. Dans ces explications, le meurtrier du petit Bouba repète avec insistance ‘‘c’est ce qu’on m’a demandé de faire’’, sans pour autant citer le nom de celui qui se cache derrière ce ‘‘on’’. Qui se cache véritablement derrière ces enlèvements et sacrifice d’enfants en Côte d’Ivoire. En essayant d’apporter un élément de réponse à cette question, le journaliste écrivain André Silver Konan, probablement le journaliste ivoirien le plus suivi sur la toile, s’est attiré les foudres des militants du RDR pour avoir déclaré je cite : « En janvier 2015, un certain Drissa Coulibaly a été arrêté, alors qu’il tentait de tuer un enfant à Yopougon. Dans la vidéo qui est passée sur la RTI, il avait déclaré : « On m’a dit de couper la tête pour aller présenter ». J’avais crié en vain, que la police mène des enquêtes, pour mettre aux arrêts ce fameux « On », qui était le vrai commanditaire. Aujourd’hui, je ne suis même pas capable de dire si Drissa Coulibaly a été jugé et condamné ou s’il est libre. Dans l’affaire Bouba, l’assassin présumé cite un marabout que personne n’a encore arrêté, il cite au moins un élu RDR. Non, trop c’est trop ! ». Même si le journaliste pas directement une personnalité du RDR, il a tout de même appelé les autorités à approfondir leurs recherches en vue de mettre la main sur ces mystérieux marabouts qui ordonnent de tuer.

Mais pour qui agissent ces marabouts ?

Si dans le cas du petit Bouba le meurtrier a affirmé avoir agi sur injonction du marabout, il est cependant difficile de confirmer cette thèse, étant donné que ce dernier s’est probablement volatilisé dans la nature. L’arrestation du marabout aurait sans doute permis d’en savoir plus sur l’identité de celui ou ceux à qui profitent ces sacrifices d’enfants en Côte d’Ivoire. Selon nos confrères d’Ivoiresoir qui suivent de près cette affaire de disparition et enlèvement d’enfants, « De source proche de la police, au moins deux politiques ont été cités par Etienne Sagno, comme ayant des liens avec le marabout en fuite. Parmi eux, un maire membre influent du Rassemblement des républicains (RDR) du district d’Abidjan. Celui-ci a même été entendu par la police et il a nié les faits. Pourquoi la police hésite à entendre la deuxième personnalité citée par le tueur présumé ? Pourquoi la police ne se rend pas à Mankono où des informations signalent la présence du marabout ? ». Autant de questions pertinentes soulevées par Elvire Ahonon, auteur dudit article paru en ligne le dimanche 4 mars.

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