Attentat au Burkina Faso : 8 personnes dont 3 militaires arrêtés

Amani Georges

Cinq jours après le double attentat qui a fait 17 morts et plus de 80 blessés au Burkina Faso, les autorités annoncent l’arrestation de plusieurs complices présumés liés aux attaques. Selon la procureure de la République Maïza Sérémé, 8 personnes dont 3 militaires ont déjà été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur le double raid mené contre l’Ambassade de France et le QG de l’Etat-Major situé à Ouagadougou.

Dans la double attaque de Ouagadougou, les assaillants ont bel et bien profité d’une complice interne au sein de l’armée. C’est la principale information qui ressort du communiqué de la procureure Maïza Sérémé lu ce mardi soir : « A ce stade de l’enquête, huit personnes, toutes de nationalités burkinabè, ont été interpellées ». Selon nos confrères de Jeune Afrique (Nadoun Coulibaly), « Parmi elles, trois militaires, dont l’un avait été radié à la suite des mutineries de 2011, et les deux autres toujours en activité. L’enquête, à laquelle participe également des Français, doit encore déterminer si ces suspects sont des complices, des coauteurs ou même s’ils ont réellement été impliqués. Les enquêteurs ont également auditionné une soixantaine de personnes, victimes et témoins de l’attaque. ». L’identité des trois militaires impliqués dans l’attaque n’a pas été révélée, tout comme les noms des cinq autres présumés complices des djihadistes qui à l’évidence sont des civils. Mais cette vague d’arrestation confirme bien les soupçons de radicalisation de certains burkinabè dans le terrorisme évoqué par certains spécialistes du sahel. Les autorités du pays doivent donc redoubler d’effort pour démanteler ces réseaux de radicalisation, car les 8 personnes arrêtées après les attentats de la semaine dernière étaient tous de nationalité burkinabè. Plus inquiétant encore, deux des trois militaires arrêtés étaient encore en service dans les rangs de l’armée. Contrairement à ce que plusieurs médias avaient révélé, aucun des assaillants tué dans cette attaque terroriste au Burkina Faso ‘‘portait de tenues militaires’’, explique la procureure burkinabè.

Comment les assaillants ont procédé pour le double attentat ?

Difficile de savoir combien étaient les assaillants mais la procureure nous donne tout de même quelques détails sur le nombre des djihadistes qui ont lancé ces deux offensives. Concernant l’attentat contre l’Ambassade de France, la procureure a déclaré que « les premiers éléments de l’enquête ont révélé que c’est à 10 heures 01 minutes 56 secondes qu’une berline de couleur gris clair circulant sur l’avenue de l’indépendance en direction du bâtiment de la primature a stationné à hauteur du dernier poste de garde. Trois occupants de cette voiture en tenue civile sont immédiatement sortis armés de kalachnikov et ont ouvert le feu sur le poste de garde, tuant l’élément de sécurité ». Concernant l’attaque contre l’Etat-Major des armées, la procureure Maïza Sérémé présente le même modus operandi des assaillants : « Parvenus à la porte arrière de l’état-major, les assaillants armés de fusils de type AK47 et de grenades ont immédiatement ouvert le feu. Après des tirs nourris, trois assaillants ont pu accéder à l’intérieur de l’état-major général des armées où le conducteur du véhicule s’est fait exploser à côté d’un des bâtiments ». L’urgence pour les autorités du pays sera désormais de mettre un terme à ce phénomène de radicalisation qui prend de l’ampleur au Burkina Faso.

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