Alors que sa défense négocie une libération conditionnelle, les chances de voir Tariq Ramadan recouvrer la liberté semblent s’effriter au fil des jours. Déjà mis en examen dans deux affaires de viol, le professeur d’études islamiques à l’Université d’Oxford fait l’objet d’une troisième plainte pour le même motif d’agression sexuelle.
L’affaire Tariq Ramadan se complique au fil des jours au grand dam de ses partisans qui dénoncent eux une théorie du complot. Alors que ses avocats négocient une libération conditionnelle en raison de son état de santé qu’ils jugent incompatible avec sa détention, le conférencier musulman vient de faire l’objet d’une nouvelle plainte pour agression sexuelle. L’information a été transmise ce mercredi par le quotidien L’Express qui affirme avoir obtenu une copie de cette troisième plainte pour viols contre Tariq Ramadan. Selon le quotidien français, la plaignante serait une femme âgée de 45 ans sous couvert de l’anonymat mais désignée par le pseudo de Marie. Mais à la différence des deux autres plaignantes, Marie aurait victime à plusieurs reprises d’agression sexuelle, comme nous l’explique L’Express ce mercredi (Jérémie Pham-Lê, Claire Hache et Laurent Léger) : « Marie est la troisième femme à déposer plainte en France contre l’islamologue de 55 ans pour « viols ». Au pluriel, cette fois-ci, car c’est une série de violences sexuelles étalées au fil des mois qu’elle dénonce. Dans sa plainte, déposée ce mercredi auprès du parquet de Paris et consultée par L’Express, elle décrit pas moins de neuf viols qui auraient été commis de février 2013 à juin 2014 à Paris, Roissy, Lille, Londres et Bruxelles. Comme les deux autres plaignantes, cette musulmane assure avoir été prise dans un engrenage toxique, dans lequel se mêlent emprise mentale, menaces verbales et sévices physiques. Elle a conservé de nombreux messages échangés avec Tariq Ramadan, qui attesteraient de ses dires et que ses avocats entendent transmettre à la justice. Elle est défendue par maîtres Francis Szpiner, Jonas Haddad et Grégoire Leclerc, qui représentent déjà Henda Ayari. ». Avec cette nouvelle plainte, les chances de libération conditionnelle s’éloignent peu à peu pour le conférencier musulman de 55 ans, lui qui est soutenu par de nombreux imams français dans ces affaires de viol présumé.
Une plaignante plus précise sur les faits
A la différence des deux premiers témoignages qui manquent à certains égards de précision, celui de la nouvelle plaignante qui accuse Tariq Ramadan de viol semble être beaucoup plus précis : « La première rencontre physique se déroule le 15 février 2013, au Radisson Blue Hôtel de Bruxelles, où Tariq Ramadan est de passage pour une conférence. Selon les dires de la victime, l’islamologue a déjà changé de comportement: il l’ordonne de l’appeler « maître », lui impose de revêtir une tenue affriolante. La victime reçoit une liste d’instructions très précises pour garantir une discrétion: ne pas se présenter à l’accueil, récupérer la clé de la chambre sous le palier… », nous explique L’Express ce mercredi. Le quotidien fournit de nombreux détails sur les circonstances des rapports intimes qu’aurait eu la plaignante avec le conférencier suisse, des rapports commis sous l’effet de la contrainte si l’on se fie aux détails donnés par le quotidien français.