Auréolé d’une victoire judiciaire, Karim Wade entend renouer avec l’arène politique sénégalaise qu’il avait momentanément abandonnée en raison de la bataille judiciaire qui l’opposait à son pays concernant ses biens.
Pour la présidentielle de 2019 au Sénégal, Macky Sall devra compter Karim Wade parmi ses adversaires potentiels. Poursuivi pour bien mal acquis par la justice sénégalaise, le fils de l’ancien président a été blanchi par une décision de la Cour d’Appel de Paris rendue le 14 mars dernier. Auréolé de cette victoire judiciaire contre l’actuel régime, Karim Wade ambitionne désormais de défier Macky Sall sur l’arène politique à l’occasion de la prochaine présidentielle sénégalaise prévue pour le 24 février 2019. C’est à travers une lettre ouverte adressée au président sénégalais depuis les réseaux sociaux que le fils de l’ex-chef d’Etat a confirmé son intention de défier l’actuel régime l’année prochaine par la voie des urnes. Dans sa lettre, Karim Wade revient sur dénonce l’acharnement dont il fait l’objet depuis plus de 5 ans de la part de l’actuel régime : « Depuis 2012, il aura dilapidé en vain des dizaines de milliards pour mener une prétendue traque des biens mal acquis dont l’objectif inavoué est aujourd’hui connu de tous. La cause est désormais entendue ! Des juridictions indépendantes m’ont disculpé et la Banque Mondiale sollicitée par l’Etat du Sénégal en avait fait de même dès le début de la procédure initiée contre moi, dans un rapport honteusement et frauduleusement soustrait du dossier de la procédure devant la CREI. ». Karim Wade poursuit en invitant tous les sénégalais à se mobiliser pour barrer la voie à un second mandat de Macky Sall au Sénégal : « Le moment est également venu pour Macky SALL de se résoudre à m’affronter dans une compétition loyale et transparente. Je suis plus que jamais déterminé à lui faire face lors de la prochaine élection présidentielle et à le battre au soir du 24 février 2019. Je fais la promesse ferme aux sénégalais, que s’ils m’accordent la majorité de leurs suffrages au soir du 24 février 2019, je me mettrai immédiatement au travail avec eux, pour abréger les souffrances de mon peuple et mettre un terme au règne de l’injustice en lui ouvrant de nouvelles perspectives que lui assignent son audace et son mérite. ».
Polémique autour de la candidature de Karim
Mais à en juger par certains, cette candidature de Karim Wade en tant que candidat du PDS lors de la présidentielle sénégalaise de février 2019 serait une pure utopie. Si les juridictions internationales lui ont donné raison, la justice de son pays n’a pas pourtant autant levé les charges contre lui. Et selon les dispositions du code électoral sénégalais, le fils de l’ancien président n’a aucune légitimité pour se présenter à la présidentielle de 2019 : « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement….», peut-on lire dans l’article L 31 du code électoral sénégalais. En 2015, Karim Wade a été condamné par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) à six de prison ferme.