Côte d’Ivoire : grande marche de l’opposition pour une réforme de la CEI

Amani Georges

Dirigée par Youssouf Bakayoko depuis près d’une dizaine d’année, la commission électorale (CEI) fait l’objet de vives polémiques depuis l’annonce des élections municipales et régionales de 2018 par le président Ouattara Alassane.

La réforme de la CEI en Côte d’Ivoire divise toujours parti au pouvoir et opposition. Après les nombreux appels à la démission de Youssouf Bakayoko restés sans suite, l’opposition ivoirienne a décidé de descendre dans les rues jeudi pour exiger le départ du président de la commission électorale indépendante. Cette grande marche prévue à Abidjan est soutenue par l’artiste ivoirien Tiken Jah Facoly. Interrogé par RFI, le chanteur reggae a réitéré son engagement aux côtés de l’opposition ivoirienne qui milite pour un départ du président de la CEI, en poste depuis près d’une dizaine d’années : « Je suis contre le maintien de Youssouf Bakayoko à la tête de la CEI. Je soutiens l’opposition dans sa marche contre les sénatoriales et la mise en place du sénat. », a déclaré le chanteur à nos confrères de RFI dans la journée du mardi. En plus de l’opposition, les organisations de la société civile avaient récemment appelé à une réforme de la CEI actuellement composée de représentants de partis politiques. Le lundi 19 mars, jour de lancement de la campagne électorale pour les sénatoriales, 17 organisations ivoiriennes (16 partis politiques et une organisation de la société civile) ont donné une conférence de presse à Abidjan. L’objet de cette conférence était de démontrer l’illégalité de l’actuelle commission électorale ivoirienne : « La cour africaine des droits de l’homme et du peuple, après examen du dossier, a démontré en son arrêt, au point 149 que l’organe électoral ivoirien actuel n’est ni équilibré, ni indépendant ni impartial » a déclaré Ouattara Gnonzié, le président du RPP par ailleurs le porte-parole de la coalition d’opposition.

Une réforme de la CEI avant les municipales ?

Face au refus du gouvernement d’engager une procédure de réforme de la CEI, les partis d’opposition ont annoncé leur retrait de tous leurs commissaires au sein de la Commission électorale ivoirienne, une façon d’accentuer la pression sur le régime qui reste pour l’heure inflexible sur la question. L’opposition ivoirienne a aussi décidé d’organiser de grandes marches à Abidjan pour exiger le départ de Youssouf Bakayoko. Pour l’instant, difficile de savoir quel sera le dénouement de ce bras de fer entre le gouvernement et les partis de l’opposition sur la question de la réforme de l’organe électoral ivoirien. Seule certitude, cette réforme tant souhaitée par l’opposition n’aura pas lieu avant les élections sénatoriales prévues pour le 24 mars prochain. Cette question risque de remettre en cause la participation de l’opposition aux futures échéances électorales qui se tiendront après les sénatoriales en Côte d’Ivoire. En ce qui concerne les municipales et les régionales, l’opposition ivoirienne a toujours conditionné sa participation par un départ de Youssouf Bakayoko, un sujet qui reste un tabou pour le régime actuel, du moins pour le moment.

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