Après deux mandats à la tête du pays, Alassane Ouattara n’a toujours pas lever le voile sur ses prochaines ambitions politiques ivoiriennes, un silence et une position mitigés qui inquiètent plus d’un en Côte d’Ivoire. L’éventualité d’un troisième mandat que de l’actuel chef d’Etat suscite de l’engouement mais aussi des vives tensions chez certains, en l’occurrence l’artiste Tiken Jah qui a promis de combattre ce troisième mandat si toutefois il devait avoir lieu.
Alassane Ouattara compte-t-il briguer un troisième mandat en 2020 à la tête du pays ? Pour l’heure, aucune réponse officielle de la part du RDR, le parti auquel appartient le président ivoirien. Lors du congrès extraordinaire du Rassemblement des Républicains qui s’est tenu en septembre dernier, le président ivoirien avait refusé la présidence du parti qui lui avait été gracieusement offerte, préférant nommer à ce poste l’un de ses plus fidèles lieutenants, Henriette Dagri Diabaté nommée à la chancellerie lors de l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir. Même s’il a refusé la présidence de son parti, le président ivoirien continue toujours d’alimenter la polémique concernant une éventuelle candidature en 2020. Quelques jours avant la tenue du sommet Union Africaine Union Européenne à Abidjan, Alassane Ouattara avait été interrogé sur son éventuelle participation à la présidentielle ivoirienne prévue pour octobre 2020. Mais la réponse donnée par le chef d’Etat était loin d’être rassurante, du moins pour l’opinion publique ivoirienne, renforçant ainsi l’hypothèse selon laquelle Alassane Ouattara envisagerait de se présenter en 2020 pour un troisième mandat. Concernant cette candidature, un religieux chrétien avait ouvertement pris position en appelant le président Ouattara à briguer un troisième mandat en Côte d’Ivoire, des déclarations qui ont suscité une grosse polémique au sein de l’opinion publique ivoirienne.
Une candidature conforme à la constitution ?
En dépit de la polémique suscitée par cette idée de troisième mandat, il convient de rappeler que la nouvelle constitution ivoirienne permet en toute légalité au président ivoirien de briguer à nouveau le fauteuil présidentiel, si l’on se base sur le principe de la non rétroactivité de la loi. Aussi, dans la nouvelle constitution ivoirienne, la limite d’âge pour être candidat à la présidentielle a été supprimée, ce qui laisse la voie toute tracée à un nouveau mandat pour le président Alassane Ouattara. Même si cette troisième candidature semble conforme aux dispositions de la nouvelle constitution promulguée en novembre 2016, nombreux sont ceux qui envisagent de s’opposer à ce troisième mandat que pourrait briguer le chef d’Etat. En premier lieu, l’artiste reggae Tiken Jah Facoly, l’un des chanteurs les plus engagés du continent africain. Au cours d’une récente interview, Tiken Jah avait même critiqué l’instauration du sénat en Côte d’Ivoire, une chambre qu’il a qualifiée de budgétivore. Le chanteur a ouvertement déclaré qu’il comptait s’opposer à un troisième mandat du chef de l’Etat à la tête du pays, si cela devait avoir lieu. Même au sein du RDR, plus précisément au sein de la tendance pro-Soro, les langues se délient pour remettre en cause cette nouvelle candidature de Ouattara qui n’a toujours pas encore été confirmée ni infirmée avec certitude et assurance.