Burkina Faso : le journaliste Adama Ouedraogo Damiss remis en liberté

L’arrestation du directeur de publication du quotidien « Le Dossier » au Burkina Faso remonte au samedi 31 mars dernier. Cité dans le procès du putchs militaire manqué de septembre 2015, Adama Ouedraogo alias Damiss avait rendez-vous au Tribunal militaire le samedi dernier. Mais pour être arrivé en retard au tribunal, le journaliste a été immédiatement placé en détention avant d’être remis en liberté ce 3 avril.

Le journaliste Adama Ouedraogo dit Damiss renoue une nouvelle fois avec la liberté provisoire au Burkina Faso. Le directeur de publication du quotidien burkinabè ‘‘Le Dossier’’ avait été placé en détention samedi dernier après s’être présenté samedi matin en retard au tribunal matin où il était attendu. Dès son arrivée, Adama Ouedraogo s’est vu notifier par le Parquet militaire son arrestation pour s’être présenté en retard à l’audience. Selon la radio locale Radio Oméga, « c’est en cherchant de la ventoline et surtout symbicort en pharmacie avant de se rendre à la salle des banquets samedi matin que le journaliste qui souffre d’asthme a pris du retard. ». Mais à son arrivée au Tribunal militaire, Damiss a été immédiatement placé en détention pour non-respect de l’heure. Poursuivi dans le cadre du procès du coup d’état manqué en septembre 2015 contre le régime de transition, le directeur de publication du quotidien « Le Dossier » bénéficiait depuis 2016 de la liberté provisoire, notamment en raison de ses problèmes de santé. En raison de son retard du samedi au tribunal militaire, le Parquet l’a donc à nouveau privé de cette liberté provisoire dont il bénéficiait depuis plus de 2 ans. Devant l’arrestation d’un de leurs confrères, l’UNPIF, l’Union de la Presse Indépendante au Faso s’est immédiatement mobilisée pour la libération du journaliste Adama Ouedraogo alias Damiss. Une mobilisation qui a fini par payer puisque le directeur de publication du journal ‘‘Le Dossier’’ a été remis en liberté provisoire ce mardi après avoir été entendu par le Parquet. Rappelons que cette liberté provisoire n’est que temporaire, en attendant le verdict du procès du putsch manqué au Burkina Faso dans lequel le journaliste est cité. En cas de condamnation par le tribunal militaire dans ce procès des putschistes, l’homme de médias pourrait être mis aux arrêts pour de bon, une arrestation qui, si elle intervenait, ferait à coup sûr couler beaucoup d’encre au pays des hommes intègres.

L’UNPIF s’insurge contre les conditions d’arrestation de Damiss

Dans un communiqué rendu public lundi 2 avril, l’Union de la Presse Indépendante au Faso a déploré les conditions dans lesquelles leur confrère et directeur de publication a été arrêté samedi sur notification du Parquet Militaire : « Malgré l’accueil cordial des gendarmes en poste la délégation n’a cependant pas réussi à obtenir les informations sur les mobiles de l’arrestation du journaliste faute d’avoir un interlocuteur au niveau supérieur en dépit de toutes les explications. Quelques diligences ont permis d’échanger brièvement avec le prévenu sur sa santé. Ce qui a permis de constater qu’il n’avait pas dormi de toute la nuit de samedi à dimanche en raison des crises respiratoires répétitives principalement dues au manque du médicament adapté pour son traitement et à l’environnement incompatible à son état asthmatique…. Par ailleurs, les arrestations ont été ordonnées par le parquet miliaire à l’encontre de deux autres co-accusés absents à l’audience de ce jour. Concernant le journaliste Adama Ouédraogo, il fut arrêté sur – le -champs sans respect de la procédure. ».

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