La pollution, surtout celle de l’air, est une réalité bien connue à Abidjan. La dégradation de l’environnement prend toujours de l’ampleur malgré les efforts déployés par le ministère de tutelle. Dans la capitale économique ivoirienne, les gaz d’échappement sont en grande partie responsables de la destruction de la couche d’ozone. Mais le plus intriguant, c’est le grand mutisme des autorités face à ce fléau qui menace le cadre de vie et la santé.
La dégradation environnementale toujours un phénomène d’actualité
La pollution atmosphérique ou de l’air est un fléau qui continue de frapper terriblement la ville d’Abidjan. Pourtant, plusieurs décrets et projets de lois ont été adoptés par le gouvernement ivoirien en vue de la préservation du milieu environnemental. Mais sur le terrain, l’application des textes est loin d’être une réalité. Négligence ou pas, on fait le constat alarmant d’une indifférence totale des autorités face au problème. L’actualité en Côte d’Ivoire est le plus souvent assimilée aux événements politiques. Or, certaines réalités bien plus graves se déroulent sous nos yeux même que cela n’attire l’attention ou ne suscite un intérêt. Les gaz toxiques rejetés par les véhicules représentent de réelles menaces pour la santé mais le ministère de tutelle reste quasiment insensible face à l’urgence de la situation. La préservation de l’environnement mérite d’être traitée comme une question prioritaire, avec plus d’engagements et plus d’actions sur le terrain.
La pollution atmosphérique combattue verbalement sans de véritables actions
Pour lutter contre la détérioration du cadre de vie, le ministère de l’environnement en Côte d’Ivoire s’est assigné plusieurs missions. Mais l’une d’entre elles a particulièrement retenu notre attention. Sur le portail dudit département ministériel, il est clairement mentionné, au titre de la salubrité urbaine, que l’un de ses objectifs consiste en la « lutte contre les nuisances et les pollutions à Abidjan et dans les villes de l’intérieur en déployant la brigade ». A la lumière de ce qui a été dit, on peut donc se demander pour quelles raisons les autorités en charge du problème restent insensibles aux déchets polluants émis par certains véhicules. Un autre constat déplorable qui saute aux yeux est le manque d’application effective de certains projets de lois et décrets adoptés par le parlement et le président de la République. Nous citons par exemple la loi N°2014-390 du 20 juin 2014 relative à l’orientation sur le développement durable. En son article 5.10, il est fait mention du principe pollueur-payeur en ces termes : « Toute personne physique ou morale dont les agissements et/ou les activités causent ou sont susceptibles de causer des dommages à l’environnement est soumise à une taxe et/ou une redevance. Elle assume, en outre, toutes les mesures de remise en état ». Deux ans après sa mise en vigueur, aucun changement n’a été constaté. Pire, la situation s’est même aggravée car certains véhicules pollueurs qui devraient en théorie être retirés de la circulation, continuent toujours de rouler librement.
L’air respirable continue de se raréfier
« Environ 3000 tonnes de gaz carbonique sont rejetés chaque jour par les véhicules à Abidjan », tel était en 2010 le constat alarmant fait par l’ex-ministre de l’environnement en Côte d’Ivoire, Karim Fadiga. En 2009, les Etats-Unis ont classé le dioxyde de carbone comme un danger pour la santé publique. Cette décision des USA met en évidence toute la dangerosité que représente ce composant chimique pour l’organisme humain. Mais la réalité est tout autre dans la capitale économique ivoirienne. Les rejets de gaz nocifs par les véhicules, en particulier ceux des transports en communs, empoisonnent tous les jours la population sans que les acteurs de l’environnement ne bougent le petit doigt. La qualité de l’air s’est profondément altérée au fil du temps, une situation qui est à l’origine de nombreuses maladies.
A Abidjan, les risques pour la santé se multiplient
L’air que nous respirons quotidiennement, lorsqu’il est hautement pollué, a de nombreuses incidences directes sur le bien-être de l’homme. Les dangers auxquels les populations d’Abidjan sont constamment exposées se révèlent dans l’immédiat ou parfois sur le long terme. Dans ce dernier cas de figure, le risque le plus évident est celui du cancer des poumons. Même si les premières causes de cette maladie sont généralement la consommation immodérée du tabac ou de la cigarette, les gaz d’échappement affectent aussi sérieusement la cage thoracique. Selon un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la pollution serait responsable du décès d’environ 1,3 millions de personnes dans le monde. N’est-il pas temps de réagir véritablement en Côte d’Ivoire face à ce phénomène ?