L’ONG de défense Human Rights Watch vient de fustiger la Sodefor en Côte d’Ivoire dans un rapport rendu public ce lundi 13 juin 2016. L’organisation des droits de l’homme dénonce dans son enquête l’expulsion sans raison de nombreux paysans qui occupaient les forêts classées ivoiriennes. Dans le collimateur de l’organisme international des droits de l’homme, la société ivoirienne de développement des forêts qui depuis janvier 2016, extorque de l’argent aux paysans et incendie dans le même temps leurs champs et habitations.
Des paysans chassés de force dans les forêts ivoiriennes
Le rapport publié ce lundi 13 juin 2016 par Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme sur de nombreuses injustices dont seraient certains paysans en Côte d’Ivoire. A la suite d’une enquête conjointement menée par HRW et le Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme (RAIDH), la Sodefor (société de développement des forêts sur le territoire ivoirien) s’est retrouvée au centre d’une grosse affaire de corruption et d’expulsions brutales de bon nombres d’agriculteurs dans les forêts classées. Après avoir entendu le témoignage de plusieurs victimes, Jom Wormington de l’ONG des défenses des droits humains a affirmé que :
« des familles sont violemment expulsées des terres sur lesquelles elles ont vécu et travaillé pendant des années, et voient tout ce qu’elles possèdent détruit en un instant ».
Dans son rapport, l’organisation va même plus en dénonçant les actes de corruption auxquels se livrent des agents de la Sodefor en toute impunité.
Des témoignages sans appel recueillis par Human Rights Watch
Au cours de son enquête, l’organisme international des droits de l’homme a rapporté le témoignage de plusieurs agriculteurs victimes d’expulsions dans les forêts classées. L’un des témoins affirme avoir « perdu 18 hectares qui ont soit été brûlés soit détruits ». Dans la poursuite de leur mission, Human Right Watch a également mentionné dans son rapport le vaste réseau d’escroquerie qui se cachait derrière ces expulsions. De nombreux paysans affirment avoir versé de l’argent à certains agents de la Sodefor afin que leurs terres soient épargnées. Malgré le pot-de-vin, certains ont eu plus de chance que d’autres. Parmi les moins chanceux, un agriculteur qui a versé 75.000 francs Cfa, a vu ses terres partir en fumée malgré tout.