Les attentats qui ont secoué la capitale du Burkina Faso en janvier dernier refont surface avec leur cortège de révélations. Le jeudi 30 juin, le ministre burkinabè de la sécurité et de l’intérieur a animé un point presse au cours duquel il a annoncé l’arrestation de plusieurs complices liés aux djihadistes dans les attaques de Ouagadougou. Parmi les suspects interpellés, certains auraient apporté une assistance aux terroristes qui ont frappé la ville de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire le 13 mars dernier.
Point sur les attaques terroristes de Ouagadougou
Au Burkina Faso, une conférence de presse sur les attentats du 15 janvier a été conjointement animée le jeudi 30 juin 2016 par Simon Compaoré, ministre en charge de la sécurité intérieure et par le colonel Serges Alain Ouédraogo de l’état-major burkinabè. Au titre des annonces importantes qui ont retenu l’attention, l’interpellation d’environ une dizaine de personnes présumées complices des djihadistes, par les services de renseignements du pays. Cependant, les dix suspects mis aux arrêts ne sont pas que des hommes. Des femmes auraient aidé les terroristes à orchestrer ces attentats, comme nous l’explique le colonel Alain Ouédraogo : « parmi les autres femmes arrêtées, il y’a une qui est l’épouse d’un des grands suspects et dans l’interpellation sa sœur était présente (…) et cela fait trois femmes ». Dans le même temps, trois personnes interpellées par les autorités du Faso font actuellement l’objet d’une attention très particulière. Selon les renseignements burkinabè, ces suspects auraient prêté main forte aux djihadistes qui ont frappé la Côte d’Ivoire en mars dernier. Naturellement, cela pousse à s’interroger sur un possible lien entre les terroristes de Grand Bassam et de Ouagadougou.
Un lien entre les attaques au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire ?
« Il y’avait une voiture V8 qui a été beaucoup utilisée dans les opérations à Grand-Bassam et à Ouagadougou, et qui a servi à transporter les djihadistes et leurs matériels », a indiqué le haut cadre de l’armée burkinabé le jeudi 30 juin au cours d’une conférence. Les autorités du Faso sont donc formelles sur le lien existant entre les attaques terroristes qui ont endeuillé à la fois les ivoiriens et le peuple burkinabè. Toutefois, ce chapitre tragique n’est pas pour autant classé car les services de sécurité du Burkina sont activement à la recherche de six autres suspects, eux aussi probablement impliqués dans les deux attentats. Leurs identités sont connues des renseignements burkinabè mais elle n’a pas été rendue publique. Quelques interrogations de fonds demeurent cependant: jusqu’où peuvent remonter les liens entre les attaques qui ont frappé tour à tour le pays des hommes intègres et la Côte d’Ivoire ? Serait-ce les mêmes djihadistes qui ont perpétré ces attentats ? L’arrestation des autres complices en fuite nous en dira certainement plus.