Côte d’Ivoire-Burkina Faso : quand Soro bloquait les relations ivoiro-burkinabé

Kan Frédéric

Après plusieurs mois de tensions diplomatiques, on assiste à présent à une normalisation progressive des relations entre Abidjan et Ouagadougou. Le mardi 12 juillet, le ministre burkinabé des affaires étrangères était dans la capitale économique ivoirienne où il s’est entretenu tour à tour avec son homologue Albert Mabri Toikeusse et Daniel Kablan Duncan, le premier ministre ivoirien. Les échanges ont porté essentiellement sur le renforcement de la coopération entre les deux Etats, des liens qui avaient été fragilisés depuis l’émission du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro

Le ministre burkinabé des affaires étrangères en visite à Abidjan

Après avoir probablement été frappés par les mêmes Djihadistes, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso semblent plus que jamais partager une destinée commune. C’est tout le sens de la visite effectuée par Alpha Barry, ministre burkinabé des affaires étrangères sur le territoire ivoirien le 12 juillet 2016. L’actualité en Côte d’Ivoire est dominée par cette rencontre qui a eu lieu entre officiels burkinabé et ivoirien. Le ministre Alpha Barry a été reçu par son homologue ivoirien le Dr. Albert Mabri Toikeusse dans la matinée du mardi. A l’issue de l’entretien entre les deux hommes, l’hôte du pays des hommes intègres s’est réjoui de la normalisation des rapports entre Abidjan et Ouagadougou : « Aujourd’hui les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont excellentes », avait indiqué Alpha Barry face à la presse. On se rappelle encore en novembre dernier lorsque les liens historiques entre les deux pays avaient été mis à mal par le mandat d’arrêt émis contre, Soro Guillaume, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne pour son implication présumée dans le coup d’état manqué du 17 septembre dernier.

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso plus que jamais solidaires face au terrorisme

« Presque tous les jours, nos polices et nos forces de sécurité travaillent à déjouer les coups. La préoccupation n°1 de nos Etats ce sont ces questions de terrorisme, de djihadisme », affirmait le ministre burkinabé des affaires étrangères à la sortie de son entretien avec Albert Mabri Toikeusse. Les questions sécuritaires occupent une place de choix dans le renforcement des relations ivoiro-burkinabé. Ces deux pays avaient été victimes de deux sanglantes attaques terroristes respectivement perpétrées en janvier à Ouagadougou puis en mars à Grand-Bassam. Les enquêtes ont récemment révélées des liens entre les djihadistes ayant planifié l’attentat ivoirien et burkinabé, d’où l’intérêt pour les deux pays de redynamiser leur coopération dans le domaine de la sécurité transfrontalière.

Soro, le dossier qui alimentait les tensions

La normalisation des rapports ivoiro-burkinabé a été rendue possible grâce à l’abandon des poursuites judiciaires lancées depuis Ouagadougou contre le chef de l’hémicycle ivoirien : « nous nous réjouissons que ce mandat d’arrêt ait été levé. Cette levée permet en tout cas de rétablir la confiance tant prônée par les deux chefs d’Etats entre nos deux pays. », a fait savoir Alpha Barry. A titre de rappel, le gouvernement de transition du Faso s’était acharné contre le numéro 2 de la Côte d’Ivoire à qui il reprochait d’avoir participé à la tentative de coup d’état militaire perpétrée en septembre 2015. En réponse à ces accusations, Soro Guillaume, sorti plus fort que jamais dans ce scandale d’écoute téléphonique, a toujours clamé son innocence dans cette affaire, y voyant dans ce mandat d’arrêt une manœuvre visant à ternir sa réputation. Au plus fort des tensions entre les deux nations, les autorités judiciaires burkinabés ont annoncé la levée des charges retenues contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, une décision qui a désamorcé les tensions entre Abidjan et Ouagadougou, même si le dossier de la naturalisation de Blaise Compaoré divise toujours ivoiriens et burkinabé.

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