A l’occasion du conseil des ministres qui s’est tenu spécialement à Yamoussoukro cette semaine, le porte-parole du gouvernement a déclaré que les sites qui avaient été pollués par les déchets toxiques sont désormais sans dangers. Une annonce qui intervient à la suite d’un audit réalisé par l’ONU Environnement entre mai 2017 et janvier 2018. A en croire les conclusions de cette étude, tous les sites d’Abidjan où les déchets toxiques avaient été déversés ne constituent plus aucun danger pour les populations comme au niveau environnemental.
Les déchets toxiques en Côte d’Ivoire se sont une nouvelle fois invités à la table du traditionnel conseil des ministres du gouvernement ivoirien. Cette fois, l’indemnisation des victimes n’était pas à l’ordre du jour mais plutôt la dépollution des sites affectés par es déchets toxiques : « Suite au déversement des déchets toxiques issus du Probo Koala en août 2006, le Gouvernement a entrepris plusieurs actions pour réduire et éliminer les impacts de ces déversements sur l’environnement et la santé humaine. Aussi, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu l’assistance de l’ONU-Environnement (ONUE) pour la réalisation d’un audit scientifique indépendant sur la situation environnementale des zones impactées par le déversement de ces déchets afin de vérifier si les sites impactés et dépollués continuaient de poser des risques pour la santé publique ou pour l’environnement et, le cas échéant, effectuer des opérations de dépollutions complémentaires. Cette étude conduite par les experts de l’ONU-Environnement de mai 2017 à janvier 2018, relève que les sites sont définitivement dépollués et ne présentent plus aucun risque pour les populations aussi bien selon les seuils de dépollution nationaux qu’internationaux. », explique Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement ivoirien. Ces dernières années, plusieurs organisations et associations des victimes avaient attiré l’attention du gouvernement sur ces opérations de dépollution des sites touchés par cette catastrophe écologique que la Côte d’Ivoire a connue en août 2006. Après l’indemnisation des victimes sous l’ancien régime, des phases de dépollution des différents avaient été entrepris, une opération qui selon le gouvernement est arrivée à son terme aujourd’hui. Mais ‘‘Toutefois, le Conseil a instruit le Ministre chargé de l’Environnement et l’ensemble des Ministres concernés à l’effet de faire un suivi régulier des zones dépolluées et de mettre en place, avec le concours de l’Organisation Mondiale de la Santé, un Programme de suivi sanitaire des communautés affectées à l’origine par les déchets toxiques.’’
Des victimes des déchets toxiques encore non indemnisées
Avec la fin des opérations de dépollution annoncée par le gouvernement, l’on pourrait croire que l’épisode des déchets toxiques à Abidjan semble désormais classé aux archives, mais c’est loin d’être le cas. A ce jour des milliers de personnes se disant victimes de cette catastrophe environnementale n’ont jusque-là pas perçu le moindre centime en guise de dédommagement. Une opération d’identification des victimes du déchet toxique avait été entreprise début d’année par Claude Gohourou, président du Cnvdt-Ci, qui négocierait une nouvelle tranche d’indemnisation avec le Groupe Frafigura qui opère toujours en Côte d’Ivoire malgré le scandale du déversement des déchets toxiques dans la capitale ivoirienne.