La personnalité de Nordahl Lelandais s’affine peu à peu, avec des révélations aussi troublantes les unes que les autres. Environ une dizaine de jours après le témoignage de son ex-petite amie qui mettait en évidence le tempérament chaud de son compagnon, c’est au tour de l’ancien commandant de l’ex militaire de 35 ans de se prononcer sur sa personnalité. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le meurtrier de Maëlys pourra difficilement passer aux aveux sans preuves accablantes dans les affaires de disparition où il est présumé comme suspect.
Nordahl Lelandais est difficilement passé aux aveux, que ce soit dans l’affaire Maëlys ou dans l’enquête sur l’assassinat d’Arthur Noyer. Cette prédisposition à être tenace face aux enquêteurs lors des interrogatoires n’est pas le fruit du hasard si l’on en croit le témoignage d’un ancien commandant qui avait sous ses ordres le meurtrier de Maëlys pendant qu’il servait encore d’armée : Il a appris la manière de se comporter face à l’adversité. Tous les entraînements ont peut être renforcé ce double visage. On l’a éduqué pour devenir plus fort. On nous apprend à être relativement dur, à s’endurcir au niveau psychologique et au niveau physique et je pense qu’il a profité de ça », a révélé le commandant Alain Gausse au cours de l’émission sept à huit diffusée par la chaîne TF1. Comme on le dirait dans un langage plus courant, Lelandais est un dur à cuir, une vérité qui s’est manifestée à deux reprises. D’abord dans l’affaire Maëlys, l’ancien militaire de 35 ans avait nié toute implication dans cette disparition en dépit de sa mise en examen. Pourtant, les caméras de surveillance l’avaient filmé quittant le lieu du mariage avec une silhouette assise au siège passager avant, une silhouette que la mère de Maëlys identifiera comme sa fille plus tard. Il aura fallu la découverte de traces de sangs dans le coffre de son véhicule pour que Nordahl avoue le meurtre qu’il qualifie toujours d’accident. Même son de cloche dans l’affaire Noyer survenu bien avant l’affaire Maëlys. Accablé par les bornages téléphoniques, Lelandais a avoué avoir tué le caporal Arthur Noyer, avançant là encore la thèse d’une mort accidentelle. Pour les deux meurtres, Nordahl a attendu d’être suffisant accablé par les preuves avant d’avouer, chose qui risque de compliquer encore la tâche aux enquêteurs qui travaillent sur une quinzaine d’affaires de disparition dans lesquelles l’ancien militaire serait probablement impliqué.
Bientôt de nouvelles mises en examen ?
Selon le témoignage rendu par le commandant Alain Gausse, il est très peu probable que Nordahl Lelandais puisse passer aux aveux de son propre chef dans la douzaine d’affaires de disparition l’impliquant. Seule façon de faire craquer le meurtrier de Maëlys, c’est disposer de preuves assez solides. Dans l’éventualité de nouveaux rapprochements établis par la cellule Ariane entre Lelandais et les autres affaires de disparition non résolues, l’ancien militaire de 35 ans pourrait rapidement faire l’objet de nouvelles mises en examen pour enlèvement et probablement pour meurtre, ce qui affinerait encore la piste selon laquelle Nordahl Lelandais serait un tueur en série.