Vincent Bolloré avait annoncé son départ à la tête du Groupe pour 2022, mais les ennuis judiciaires pourraient probablement précipiter ce départ du milliardaire français. Dans une information exclusive révélée ce mardi par le journal Le Monde, l’homme d’affaires français a été placé en garde à vue pour soupçons de fraude en Guinée et au Togo, notamment pendant la concession des ports des deux pays.
Vincent Bolloré, classé parmi les plus grosses fortunes de France, a été placé en garde à vue ce mardi 24 avril suite à des soupçons de fraude en Guinée et au Togo. L’information qui a fait l’effet d’une bombe aujourd’hui a été révélée par le journal français Le Monde en exclusivité. Après avoir été entendu par deux juges français ce mardi, Vincent Bolloré a par la suite été placé en garde à vue avec deux autres personnalités importantes du groupe Havas, comme nous l’indique le quotidien Challenges (David Bensoussan et Thierry Fabre) : « Selon nos informations, le directeur général du groupe, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas sont également en garde à vue. Les dirigeants sont auditionnés dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), à Nanterre. Ces juges, habitués des grandes enquêtes politico-financières, soupçonnent son groupe d’avoir financé la campagne électorale de dirigeants africains qui, par la suite, lui ont accordé des concessions portuaires. ». Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent se retrouvent en garde à vue ce mardi pour avoir frauduleusement acquis des concessions portuaires en Afrique. Selon les premiers éléments de l’enquête, les ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo seraient les deux zones portuaires citées dans ce scandale de corruption en Afrique qui impliquerait le milliardaire Vincent Bolloré. Les accusations contre le milliardaire français et son groupe ne datent pas d’aujourd’hui. Entre 2014 et 2016, plusieurs perquisitions ont été effectuées aux sièges des Groupes Havas et Bolloré.
Vincent Bolloré accusé d’avoir corrompu Alpha Condé et Faure Gnassingbé
Toujours selon les informations du quotidien Challenges, Le Groupe Bolloré se serait attribué les concessions des ports de Conakry et de Lomé par voies de corruption, notamment en finançant les campagnes électorales d’Alpha Condé et Faure Gnassingbé : « Après avoir saisi de nombreuses pièces comptables, lors de leurs perquisitions chez Havas, en 2014 et 2015, puis au siège de Bolloré, à Puteaux, en avril 2016, les enquêteurs ont acquis la conviction que des dépenses électorales des deux présidents ont été prises en charge par le groupe Bolloré. Ils ont notamment récupéré des factures adressées par Havas à Bolloré Africa Logistics pour de prétendues prestations de communication en Guinée. Des factures, payées par BAL, qui correspondraient en fait à des prestations destinées à la campagne d’Alpha Condé. », écrit ce mardi le quotidien Challenges. Au lendemain de son élection en 2010, plus précisément en 2011, le président Alpha Condé expulse le concessionnaire Necotrans du port de Guinée, au motif que celui-ci n’avait pas honoré ses engagements pris. La gestion du port de Conakry en Guinée sera par la suite confiée au groupe de Vincent Bolloré. On observe également le même cas de figure avec le port de Lomé dont la concession était attribuée à la société franco-espagnole Progosa. Le Groupe sera évincé de force pour attribuer la concession du port de Lomé à Vincent Bolloré.