Tariq Ramadan : première liberté provisoire refusée à l’islamologue

by Amani Georges

Tariq Ramadan s’est vu refusé sa première demande de liberté provisoire introduite par son avocat, Me Emmanuel Marsigny. La décision de justice rendue vendredi dernier a été rendue publique hier lundi par l’AFP. Pour cette requête, l’avocat de la défense avait fait jouer un argument de taille, à savoir l’état de santé de l’islamologue. Mais une décision de justice avait au préalable jugée compatible la détention du conférencier musulman avec son état de santé. Ce dernier souffre d’une sclérose en plaques qui été confirmée par une expertise médicale ordonnée par la justice française.

Tariq Ramadan reste en prison après l’échec de la première demande de liberté provisoire introduite par son avocat : « Nous avons été notifié aujourd’hui et j’ai immédiatement interjeté appel », a déclaré Me Emmanuel Marsigny. Selon l’avocat de la défense, « Cette décision traduit le manque d’objectivité et d’impartialité de l’ensemble de la chaîne pénale, policiers et magistrats, impliquée dans cette affaire », raison pour laquelle ‘‘Je m’apprête d’ailleurs à demander le dessaisissement du service enquêteur’’, a martelé Me Marsigny. Ecroué le 2 février 2018 après deux jours de garde à vue, Tariq Ramadan a toujours clamé son innocence dans les trois plaintes pour viols déposées contre lui. D’après Me Emmanuel Marsigny, « Le parquet, le magistrat instructeur et le JLD refusent de prendre en compte les éléments à décharge’’. Parmi ces éléments auxquels fait référence l’avocat de la défense, « les mensonges des accusatrices ». Récemment de passage sur le plateau d’Europe 1, l’avocat de l’islamologue suisse avait cité un certains nombres d’éléments mettant en cause les témoignages des trois plaignantes qui accusent Tariq Ramadan de viol. Bien que le témoignage ces femmes soit remis en cause pour incohérence dans leur récit, la justice n’a pas jugé utile de prendre en compte cet argument lors de l’examen de la demande de liberté provisoire de Tariq Ramadan introduite par son avocat. Aussi, le principal argument sur lequel reposait cette requête à nouveau balayé d’un revers de la main par l’appareil judiciaire.

Une sclérose en plaques compatible avec sa détention ?

Ce n’est plus un secret de polichinelle, Tariq Ramadan souffre d’une sclérose en plaques confirmée par l’expertise médicale ordonnée par la justice française. Mais d’après son avocat, l’état de santé de son reste incompatible avec sa détention, une conclusion que le médecin de la cellule où Tariq Ramadan est incarcéré avait été le premier à tirer. Mais les experts médicaux engagés par la justice pour confirmer ou infirmer cette thèse ont déclaré dans leur conclusion que l’état de santé de Tariq Ramadan est compatible avec sa détention. Mais selon son avocat, « « Fresnes est incapable de lui assurer ses quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire ; M. Ramadan n’a eu qu’une seule de séance depuis le 26 avril ». L’islamologue accusé de viols reste donc en détention, malgré les nombreuses garanties données par son avocat, à savoir la saisie de son passeport pour l’empêcher de quitter le territoire, un bracelet électronique pour suivre ses mouvements et un pointage quotidien au poste de police pour vérification.

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